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Visite du Chef du Gouvernement tunisien en Algérie : Tout pour préserver le bon voisinage

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Le Chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, s’est rendu, hier, en Algérie, à la tête d’une délégation ministérielle de son pays. Pour sa première visite à l’étranger, depuis qu’il est en poste, le responsable tunisien a fait le point, avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, autour des questions d’intérêt commun.

Cette visite revêt un cachet particulier à tout point de vue. Sur le plan symbolique, le fait que le premier responsable de l’Exécutif tunisien choisisse l’Algérie pour sa première destination étrangère, démontre la portée exceptionnelle des rapports qu’entretiennent les deux voisins. D’ailleurs, Y. Chahed n’a pas manqué de le souligner ce «caractère important» de la visite, au courant de ses entretiens échangés avec Sellal, en présence des représentants de son gouvernement. Côté algérien, les deux ministres de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, ainsi que le ministre de l’Energie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, ont pris part à cette entrevue. Pour ce qui est du fond de cette visite qui s’inscrit dans le cadre des rencontres périodiques de concertation entre les deux parties, il s’agissait surtout d’aborder les questions d’ordre politico-sécuritaires, mais aussi de parler du contexte socio-économique qui se présente aux deux pays.
Au-delà des relations diplomatiques sur lesquelles reposent la politique et la démarche de la diplomatie algérienne, ses rapports avec la Tunisie ne sont point étrangers et relèvent d’un courant naturel. En effet, de par la proximité géographique, les affinités socioculturelles et l’histoire communes aux deux peuples Algérien et Tunisien, sont à même de consolider une telle relation d’aussi exceptionnelle que privilégiée. Il faut dire que les engagements mutuels entre les deux voisons ne sont pas cantonnés au stade statique, puisqu’ils sont le plus souvent traduits sur le terrain et suivis d’effets immédiats. L’exemple le plus en vue en la matière remonte à 2011, lorsque la Tunisie était la proie à une grave crise politico-sécuritaire, dans un contexte régional marqué par des bouleversements qui ont jalonné l’avènement appelé «Printemps arabe». En effet, l’Algérie n’a pas lésiné sur les moyens dont elle disposait pour voler au secours de son voisin immédiat, notamment au lendemain de la Révolution du jasmin qui a fini par accoucher le départ de l’ex-chef d’État, Zine el-Abidine Ben Ali, chassé du palais présidentiel tunisien. Ainsi, depuis l’éclatement de cette crise, l’Algérie a mené un véritable mouvement diplomatique en faveur du règlement pacifique et politique de la crise tunisienne, tout en défendant le principe de souveraineté de la Tunisue comme ce fut le cas pour d’autres pays, notamment à ne pas s’ingérer dans ses affaires internes.
Pas uniquement, puisque sur le plan sécuritaire, les autorités algériennes n’ont pas manqué de prêter main forte à l’action du gouvernement voisin, notamment pour faire face à la montée fulgurante du terrorisme. Ainsi, la coordination et l’échange du renseignement sécuritaire entre les deux parties, s’est avérée capitale pour déjouer les plans du terrorisme, à même de venir à bout des groupes armées qui ont semé le trouble et terrorisé la population suite aux nombreux attentats meurtriers commis sur le sol tunisien. La collaboration de l’Algérie vise deux objectifs, puisqu’en plus d’aider son voisin de l’Est à combattre le phénomène dévastateur, dans la mesure où elle dispose d’une expérience avérée dans ce domaine, elle fait tout pour arrêter l’infiltration des éléments armés dans le territoire national à travers ses frontières. D’ailleurs, cette question a été remise au goût du jour, hier, entre les représentants des deux gouvernements.
Il s’agissait de faire le point autour de la situation sécuritaire dans la région et précisément celle prévalant tout au long de la bande frontalière de l’Est. L’autre question qui devait être abordée au courant de cette visite est liée à l’affaire de la taxe de 30 DT imposée par les autorités tunisiennes aux Algériens qui rentrent sur leur sol. Il est à rappeler qu’au mois d’août dernier, cette affaire a causé des embrouilles diplomatiques entre les deux voisins. D’ailleurs, cette décision a amené Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, à convoquer le chargé d’affaires de l’ambassade tunisienne à Alger pour s’expliquer. En signe de mécontentement, la diplomatie nationale a décidé d’appliquer le principe de réciprocité. Néanmoins, le gouvernement tunisien a revu sa copie et annonçant, vendredi dernier, de supprimer la taxe imposée aux Algériens. En tout cas, un tel geste ne peut qu’augurer de la poursuite des relations de bon voisinage entre les deux pays.
Farid Guellil

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