Selon des informations divulguées par voie de presse, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas manqué d’évoquer en marge de la réunion du Conseil des ministres tenue mardi dernier, avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le dossier du joueur étranger et meilleur buteur du championnat d’Algérie de football saison 2013-2014, Albert Ebossé, victime expiatoire, décédée des suites d’actes dignes de vandales –puisque c’est le seul vocable dont on peut les qualifier- qu’ont eu à exercer les supporters-spectateurs du match de football ayant opposé l’équipe de la Jeunesse Sportive de Kabylie contre celle de l’USM Alger. Selon des rapports de presse, Abdelmalek Sellal présidera demain dimanche un mini-Conseil de ministres axé essentiellement sur le sujet de la violence dans les stades. Selon des indiscrétions, le sommet devrait réunir sept (07) responsables de départements ministériels dont le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, ses homologues de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Bélaiz, de la Justice et Garde des sceaux, Tayeb Louh, ainsi que le général-major Abdelghani El Hamel, représentant la Direction générale de la Sureté nationale (DGSN), et le général-major Ahmed Bousteila, chef de la Gendarmerie nationale, conviés pour l’occasion à l’effet de dégager une parade à opposer face à la violence qui écume les stades. Selon les mêmes sources, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a donné instruction au Premier ministre Abdelmalek Sellal l’invitant à étudier un plan de lutte contre la violence dans les stades et les crimes perpétrés sur les lieux publics. Le cas de la mort absurde et tragique du joueur Albert Ebossé a ébranlé bien des certitudes, certains en ont dit que cette violence était latente, mais en fait, la mort de ce joueur n’a été que révélatrice d’un mal qui ronge la société dans son ensemble. En effet, il faut peut-être se remémorer l’ambiance macabre du Ramadhan dernier et pas seulement ce mois.
Quotidiennement, à longueur de journées dirions-nous, les actes de violence sur les stades sont légion, des supporters en ont payé de leur vie, et le dirigeant de la JS Kabylie, Moh-Chérif Hannachi peut même se permettre de justifier cet acte barbare, accusant ouvertement l’arbitre d’avoir provoqué la colère de ses supporters, le couteau est dans la plaie.
En vérité, il faut peut-être citer l’exemple de celui vécu par la population de la ville de Koléa et subséquemment par ses commerçants, pour ne citer que celui-là, où l’acharnement dont ont fait preuve de jeunes voyous à l’encontre d’un simple employé de boutique de vêtements d’importation est allé jusqu’à poignarder leur victime en plein jour et dans une rue commerçante. Nous apprendrons en dernière minute que la victime a été emmenée en France, afin qu’elle lui soit prodigués des soins. Nous apprenons aussi que l’un de ses bourreaux s’est repenti et a demandé le pardon. Les faits sont têtus et lorsqu’un avis a jugé nécessaire de geler temporairement le championnat, pourquoi pas cinq ou une dizaine d’année, un peu à l’image de la décision courageuse qu’ont eue à adopter les anglais à l’encontre du phénomène des hooligans, d’autres estiment que la violence n’est pas circonscrite uniquement aux stades. C’est pratiquement la violence à tout coin de rue et il se trouve que ce n’est pas uniquement la femme ou l’enfant qui en fait malheureusement les frais, même le père de famille ne peut circuler librement sans se faire de soucis quant à sa quiétude et celle des siens.
La loi existe pourtant, des peines de prison ferme et des amendes sont prévues par les textes de la législation algérienne, rappelle des avis de spécialistes et de néophytes à l’envie, mais malheureusement, constate-t-on, cette loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur. «La violence est générale et systématique », écrit un chroniqueur de presse. C’est l’appareil judiciaire qui doit être mis en branle et jouer son rôle. L’on n’a pas à gracier à l’occasion des fêtes, nationales ou religieuses, observent certains. Maintenant, et si la tenue de ce mini-sommet se confirme, l’on se demande quelle est la teneur de la batterie de mesures qui en découlera.
Mohamed Djamel