Malgré les mesures prises par le ministère de l’Éducation nationale pour la lutte contre ce phénomène, la violence en milieu scolaire prend des proportions dangereuses allant jusqu’à coûter la vie à de jeunes élèves. Plusieurs incidents dramatiques se sont en effet produits ces derniers temps suscitant une inquiétude profonde chez les parents qui mettent en doute l’efficacité des dispositions que les autorités ont pourtant mis en place. L’association nationale des parents d’élèves pour qui cette question demeure l’une de ses plus grandes préoccupations tire la sonnette d’alarme et appelle à renforcer le dispositif de sécurité dans les établissements scolaires et leurs alentours. Selon le président de cette association, Khaled Ahmed, les mesures prises par le ministère de l’Éducation en coordination avec d’autres secteurs ne suffisent pas à freiner le phénomène. « Effectuer des tournées aux écoles ou installer des policiers est insuffisant », a estimé notre interlocuteur. Pour avoir de meilleurs résultats sur le terrain,
il est important pour Khaled Ahmed d’installer des caméras de surveillance afin de pouvoir identifier les criminels et les intrus qui circulent devant les écoles ou veulent s’introduire à l’enceinte de ces établissements. Les chefs d’établissements dont la tache n’est pas que de surveiller les enseignants et les absences, estime également Khaled Ahmed, ont un rôle primordial pour assurer la sécurité dans les écoles. À noter que la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, avait annoncé dimanche, depuis Jijel que des mesures allaient être prises pour lutter contre la violence en milieu scolaire. La ministre avait précisé, dans ce cadre, que ces mesures porteront sur l’introduction de changements sur le règlement intérieur de l’établissement scolaire et le contenu de certains cours, ainsi que l’organisation de campagnes de sensibilisation outre la coordination avec les associations de parents d’élèves, notamment. Benghebrit a également rappelé, à ce propos, les conventions signées jusque-là par son département avec la direction générale de la Sûreté nationale et le ministère de la Défense nationale pour contenir ce phénomène. Pendant l’adolescence, les enfants ont des besoins et désirent s’exprimer d’où la nécessité de leur offrir, au sein de l’établissement, la possibilité de participer, entre autres, en tant que représentants de classes, a ajouté la ministre, ce qui permettra d’améliorer leurs résultats scolaires et d’instaurer un climat détendu au sein de l’établissement.
Elle a rappelé également la création d’une commission qui œuvre avec le partenaire social à élaborer une stratégie nationale de lutte contre la violence dont le travail devra être terminé vers la fin février prochain. Nouria Benghebrit avait affirmé auparavant que son département ministériel était soucieux de lutter contre ce phénomène de façon globale et permanente à travers une série de mesures pédagogiques, organisationnelles et institutionnelles. Elle avait indiqué que la prévention et la lutte contre la violence en milieu scolaire figure parmi les priorités du ministère. Ce phénomène a pris des dimensions alarmantes, ce qui influe négativement sur le climat en milieu scolaire avait-elle soutenu.
Rappelant certaines mesures initiées par le ministère depuis deux ans pour lutter contre ce fléau, la première responsable du secteur de l’Éducation a cité en particulier les contenus éducatifs basés sur la notion de citoyenneté, le civisme et les droits de l’enfant. Soulignant par ailleurs l’impératif de lutter contre la déperdition scolaire, la ministre a fait savoir que l’accompagnement des élèves en difficulté scolaire compte parmi les mesures à même de faciliter le traitement du phénomène de la violence.
Ania Nait Chalal-Nb