Après la signature du partenariat « historique » portant construction d’une usine d’assemblage de quatre modèles de véhicules du constructeur automobile Allemand Volkswagen et le groupe Algérien Sovac à Relizane, l’Algérie s’oriente désormais pour le développement de la sous-traitance.
Invitant, hier, le directeur général du groupe Sovac, Mourad Oulmi, l’émission de l’Invité de la rédaction de la radio chaîne 3 s’est penchée sur les retombées économiques de l’usine de Relizane, ou seront produites les futures voitures de Volkswagen. Au cours de son intervention, Mourad Oulmi a affirmé que l’usine réalisée sur une superficie de 150 hectares, dans la zone industrielle de Sidi Khettab, à Relizane, commencera à produire à partir de 2017, 12.000 véhicules/an. Tout en garantissant que les véhicules produits localement seront moins chers, l’hôte de la radio a précisé que les modèles qui y seront assemblés dans un premier temps, seront constitués de la Golf 7, de la Seat Ibiza, de la Skoda Octavia et de la VW Caddy. Et le choix de ces voitures n’est guère fortuit, puisqu’elles ont un grand succès en Algérie et visent quatre segments différents. Par contre, répondant aux pessimistes quant à la qualité des véhicules qui sortiront de l’usine de Relizane, l’intervenant a tenu à assurer que ces derniers répondront aux normes internationales de sécurité et de qualité. Et pour cause, Volkswagen est dans l’obligation de défendre et de représenter au mieux son label. Mourad Oulmi a souligné que l’une des conditions du cahier des charges stipule que le constructeur doit fabriquer localement 15% des pièces constituant les véhicules produits en Algérie, trois années après le lancement de l’usine, un taux qui devrait, assure-t-il, passer à 40% au bout de cinq années. « C’est tout un tissu de sous traitants qui va se développer autour de l’usine de Relizane », a assuré Mourad Oulmi. Dans ce sillage, il a rappelé que les deux partenaires ont, à ce titre, conclu un pacte économique visant à concrétiser un transfert technologique par le biais duquel Volkswagen se chargera de développer un réseau local de sous traitants et d’équipementiers, dont il assurera lui-même la formation. De surcroît, Oulmi a révélé que la particularité de cette usine, contrairement à celle de Renault installée à Oued Tlelat (Oran), est de pouvoir réaliser des exportations d’une partie de sa production vers l’étranger, notamment vers des pays du continent africain. Son autre intérêt, relève-t-il, c’est que dans un premier temps, elle permettra de créer 1.800 emplois directs et 3.500 emplois indirects. Tout en prédisant que la future usine va drainer d’autres investissements, l’ancien président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) n’a pas manqué de préciser qu’il existe aujourd’hui une réelle volonté de l’Algérie pour devenir un exportateur vers l’Afrique et la région Mena. En effet, il dira que plusieurs concessionnaires «ambitionnent de créer de l’Algérie une plateforme de distribution ».
Appel à réorganiser le marché d’occasion
D’autre part, l’intervenant a appelé à réorganiser le marché d’occasion. Selon lui, ce marché qui « échappe totalement au contrôle des pouvoirs publics avoisine les 400.000 véhicules par an, l’équivalent de 5 milliards de dollars ».
Dans ce sillage, Mourad Oulmi a affirmé que « si on arrive à réorganiser le marché de véhicules d’occasion, l’Etat pourra contrôler le flux financier sur le plan de la bancarisation, percevoir des impôts, tout en créant des emplois ».
Plus loin, il a expliqué que « pour mille véhicules vendus, on pourra créer 10 à 15 emplois minimum directs ». Cependant, l’ancien président de l’A2CA a appelé à « faire sortir le marché d’occasion de l’informel vers le formel », et ce, en procédant d’abord à la fermeture de ces marché à moyen terme, et donner un « temps d’adaptation ».
Lamia Boufassa
