Donald Trump a créé l’émoi cette semaine, refusant de s’engager à reconnaître le résultat de la présidentielle américaine s’il perd. Hillary Clinton, de plus en plus confiante en sa victoire, a remporté le dernier débat, et les Américains n’attendent plus qu’une chose: la fin de cette campagne entre deux candidats impopulaires, qui a piétiné toute décence politique.
À deux semaines et demie du scrutin du 8 novembre, voici un résumé express de la semaine :
Un troisième débat pour l’Histoire
Le troisième et dernier débat présidentiel avait pourtant bien commencé mercredi pour le candidat républicain Donald Trump, concentré, et évitant les chiffons rouges agités par son adversaire démocrate Hillary Clinton, hyper préparée, pour le faire sortir de ses gonds. Mais tout a explosé quand le candidat républicain à la Maison Blanche a refusé de s’engager à reconnaître le résultat de la présidentielle, après plusieurs jours passés à affirmer que ce résultat était déjà « truqué ». « Je vous laisse dans le suspense », a-t-il déclaré, rompant ainsi avec la tradition démocratique américaine. Ce qui lui a valu d’être accusé jeudi par le président Barack Obama de « saper notre démocratie ».
Trump a rétropédalé jeudi, affirmant qu’il accepterait un résultat « clair », mais se réservait le droit de contester un résultat douteux. Mais le mal était fait, y compris dans son propre camp de plus en plus inquiet de perdre sa majorité au Sénat, en plus de la Maison Blanche lors des élections du 8 novembre.
Barack, Michelle, Bill… tous sur le terrain
Hillary Clinton, en tête dans les sondages nationaux et dans la plupart des Etats-clés où se jouera l’élection, s’est dite « soulagée et très reconnaissante » après avoir gagné le troisième et dernier débat. Elle avait déjà remporté les deux précédents. Dans cette dernière ligne droite, elle est désormais appuyée sur le terrain par tous les poids lourds du parti, dans sa conquête de la Maison Blanche. Barack et Michelle Obama, l’ex-président Bill Clinton, le vice-président Joe Biden, son ancien adversaire des primaires Bernie Sanders, sa fille Chelsea, son colistier Tim Kaine ont tous fait campagne pour elle cette semaine, dans les Etats-clés et même pour certains dans l’Arizona (sud-ouest), Etat historiquement républicain où une victoire démocrate semble à portée de main.
L’inconnu qui menace Trump
Personne ne connaissait encore Evan McMullin il y a trois mois. Mais ce candidat indépendant de 40 ans, mormon, entré dans la course le 8 août, est en train de rebattre les cartes dans l’Etat républicain de l’Utah (ouest), où il menace désormais Donald Trump dans les sondages. Un sondage Emerson cette semaine place même cet ancien agent de la CIA devant Donald Trump et Hillary Clinton, à respectivement 31, 27 et 24% des intentions de vote.
« Dans une année où les Américains ont perdu confiance dans les deux candidats des deux grands partis, il est temps qu’une génération de nouveaux leaders entre en scène. Il n’est jamais trop tard », écrit-il sur son site internet.
S’il réussissait à remporter l’Utah, ce serait la première fois depuis 1964 qu’un républicain perd cet Etat conservateur, dont 62% de la population est affiliée à l’Eglise mormone.
Vivement la fin
Beaucoup d’Américains, qui ont fait leur choix depuis longtemps, en ont plus qu’assez de cette campagne où insultes et attaques personnelles remplacent souvent la substance, mauvais feuilleton de téléréalité politique semblant s’enfoncer toujours plus bas. D’autant que la majorité des électeurs n’aiment ni Trump ni Clinton. La campagne aura laissé des traces: 52% des adultes se disent très ou relativement stressés par cette saison électorale, selon l’Association des psychologues américains.
Démocrates et républicains sont pour une fois d’accord, avec 55% des démocrates et 59% des républicains trouvant que la campagne a été source de stress. Pointés du doigt: les réseaux sociaux qui ajoutent au stress, selon cette enquête.