L’activité économique et sociale a été légèrement perturbée, hier, dans plusieurs régions du pays, à cause du déclenchement d’une grève générale qui a touché plusieurs secteurs. Et pourtant, des syndicalistes et experts ont tiré la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre les voix anonymes, largement relayées sur les réseaux sociaux, appelant à une grève générale de cinq jours, à partir de la journée d’hier.
En plus de la grève générale des étudiants observée dans les enceintes universitaires, les employés du ministère des Ressources en eau se sont mobilisés devant le siège du ministère à Kouba, pour protester contre le gouvernement de Bedoui et le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah.
Pour la même cause, les travailleurs de Sonatrach dans le sud du pays, notamment à Hassi Messaoud, Hassi R’mel et Tiguentourine, ont organisé, hier, des sit-ins, afin de se joindre au mouvement populaire et pour protester contre les décisions émanant du pouvoir. Durant cette journée, le mouvement de grève a fait tâche d’huile pour atteindre les travailleurs des APC, notamment, car plusieurs mairies à Guelma, Sétif, Béjaïa, Tizi-Ouzou et autres, ont décidé de suspendre leurs activités, tout comme les autres secteurs pour cinq jours ouvrables.
Dans une de nos précédentes éditions, le président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Rachid Malaoui, nous a affirmé que ce genre d’action, et avant qu’elle ne soit lancée, devrait être réfléchie et préparée par les différentes parties représentant la société civile. Et à leur tête, les syndicats, pour que ces actions, estime-t-il, soient organisées avec un sens et un objectif en vue de réussir.
Ce qu’il y a à craindre dans ce mouvement de grèves qui s’apparente à une forme de désobéissance civile, c’est son impact négatif sur le service public, en premier lieu. Le seul à payer le prix reste sans doute le citoyen algérien.
Puisque plusieurs secteurs ont décidé de se joindre au monde des contestataires, il faut signaler que certaines filières d’activités liées directement au quotidien des citoyens devraient assurer un seuil minimum de service, tels que la Santé, pour exemple. Et puis, depuis quelques semaines déjà, pour donner un exemple édifiant, la wilaya de Laghouat connaît une vague ininterrompue de protestations touchant plusieurs secteurs, dont la santé, l’enseignement, l’habitat et le transport, tandis que les autorités locales gardent le silence et n’arrivent plus à proposer de solutions.
En effet, les différents organismes syndicaux de la santé de cette wilaya ont organisé, hier, une action de protestations devant le siège de la direction pour réclamer le départ du directeur exécutif de ce secteur. «Nous réclamons le départ immédiat et inconditionnel du directeur de la santé de Laghouat, et si notre revendication n’est pas satisfaite, on va revenir chaque jour jusqu’à son départ», déclare un syndicaliste de l’UGTA.
Med Wali