La région du Sahel est sur un chaudron. Cette situation d’incertitude est exacerbée par le risque d’une intervention militaire au Niger suite au coup d’État du 26 juillet 2023.
Ce jeudi, un fait récent complète le tableau: l’attentat djihadiste sanglant à Gao doit faire réfléchir à deux fois les aventuriers avant d’agiter le spectre de la guerre. À qui profite un regain de l’activité terroriste dans la région ? Après une accalmie, qui aura duré des mois, le Mali a été secoué, ce jeudi, par deux sanglants attentats djihadistes ciblant le bateau « Tombouctou » et le poste des Forces armées de Bamba en région de Gao, nord du pays. Selon le gouvernement de transition, cette attaque a fait au moins 64 morts (49 civils et 15 militaires), plusieurs blessés et des dégâts matériels. Cette escalade terroriste intervient au moment où toute la région sahélienne est exposée au risque d’insécurité liée à l’instabilité politico-constitutionnelle dont l’évolution de la crise au Niger en est le baromètre. Experte mondialement reconnue dans le domaine de la lutte anti-terroriste et des fléaux sous-jacents, et fin connaisseuse des conséquences d’une telle situation d’incertitude dans laquelle pourrait s’enliser toute la région si la solution politique est sacrifiée pour l’option militaire, l’Algérie, qui a déjà fait ses preuves au Mali à travers l’Accord de paix de 2015, est disposée, aujourd’hui encore, pour les mêmes bons offices, de faire la paix pour résoudre la crise au Niger. La diplomatie algérienne ne cessera jamais à le répéter. « Aucune intervention militaire n’a réussi à résoudre de crise », comme l’a si bien rappelé, récemment, aux mémoires courtes, le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, renvoyant de ses propos à la Syrie, l’Irak, la Libye… etc. Dans ce contexte marqué par des tensions au Sahel, l’Algérie a réagi pour dénoncer et condamner cette barbarie qui a attenté au peuple malien et à son armée. En effet, dans un communiqué, diffusé ce vendredi, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a fermement condamné ces attaques terroristes qui ont endeuiller le voisin malien. « L’Algérie condamne fermement les attaques terroristes qui viennent d’endeuiller le Mali frère et voisin.
Elle lui exprime sa sympathie et sa solidarité face à cette épreuve que lui impose le fléau terroriste », souligne le communiqué. L’Algérie tient à « exprimer de nouveau sa ferme conviction que c’est par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger de bonne foi sur la base d’une volonté politique qui ne souffrirait d’aucune hésitation ni réserve, que le Mali pourra construire un front interne capable de résister aux agressions que le terrorisme fait subir au Mali et au-delà à l’ensemble de la région », ajoute la même source. De plus, l’Algérie tient à « assurer le Mali que sa disponibilité à travailler avec lui pour la mise en œuvre de cet accord reste entière, car il constitue le rempart qui préserve la sécurité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la stabilité de ce pays frère », conclut le communiqué.
Farid Guellil