Le sujet a été abordé, dernièrement, à l’APN lors des questions orales. Il s’agit de la mendicité en général et plus particulièrement celle qui utilise des enfants ou des handicapés. Sujet récurrent s’il en est. Sauf que, ce fléau a tendance à se réduire dans notre pays. Pour être plus précis, il est moins répandu que dans bien d’autres pays développés. Il fut un temps, certes, où la mendicité était très visible dans nos rues. Cette réduction a son explication. D’abord, il faut séparer la faim de la mendicité. Personne en Algérie ne reste le ventre creux. Ce qui va de soi, dans le pays où l’on se plaint, depuis des décennies, de quantités de pain jetées avec les ordures. Beaucoup moins maintenant et c’est tant mieux. Donc si on sépare la faim de la mendicité que reste-t-il ? La cupidité et la délinquance ! À combattre avec la plus grande rigueur. À ce propos, il est à signaler qu’au moment où ce sujet est porté par nos députés, les inscriptions, pour l’aide que l’État apportera aux plus démunis à l’occasion du mois sacré de Ramadhan, sont lancées et restent ouvertes jusqu’au 6 décembre prochain. Cette aide ciblée n’est ni nouvelle, ni unique. Il y a l’aide à la scolarité. Les pensions aux handicapés. La mensualité versée aux chômeurs. Ceci sans compter les multiples subventions des produits de base, alimentaires et autres. Cela touche également la distribution de l’eau, les carburants, etc. Bref, toutes ces aides représentent tout de même plus de 2.200 milliards de dinars de transferts sociaux dans le projet de loi de finances 2026. Vivement que la numérisation se généralise pour remplacer cette ruineuse forme d’aide de l’État par l’aide directe aux véritables démunis. En effet, il est injuste de subventionner des produits qui profitent aux riches comme aux pauvres.
Cela va du pain à l’eau en passant par les légumes secs et le lait. Partant de ce constat que reste-t-il pour légitimer la mendicité ? Aucun argument si ce n’est le cas des réfugiés sub-sahariens. Avant eux il y avait le cas des Syriens. Dans cette catégorie, nous trouvons essentiellement des femmes et des enfants. Les hommes se regroupent aux abords des chantiers en vue d’être recrutés, au noir, par les promoteurs. Même ces cas de réfugiés se livrant à la mendicité sont à la baisse. Cela étant, il restera forcément des cas, ici et là, de personnes démunies. Une faillite, l’usage de la drogue, une vie de travail au noir sans couverture sociale (même dans ce cas une formule d’adhésion à la CNAS a été mise en place). Il n’est pas impossible que certaines personnes soient frappées par le sort. Ce qui explique d’ailleurs, le formulaire mis actuellement en ligne par le ministère de l’Intérieur, pour bénéficier de l’aide de l’État. Malgré toutes ces formules d’aides, la mendicité a ses professionnels. Certains poussés par la cupidité, d’autres, plus rares, versés dans la délinquance. Dans le premier cas, ce sont des femmes qui font du « porte à porte ». Elles se présentent comme chargées d’une quête par une association caritative, en exhibant soit un papier soit une carte. Ce qui est interdit par la loi.
Dans le second cas, ce sont de véritables associations de malfaiteurs composées de femmes, d’enfants dirigés par des hommes. Avec une organisation digne d’une entreprise. Les femmes et les enfants sont déposés le matin à des points précis de forte affluence (gares, mosquées, centres commerciaux, etc.) et récupérés le soir par des hommes en voitures. Les services de sécurité peuvent aisément faire disparaître ces deux cas de mendicité. Les lieux où ils évoluent sont identifiés. Après, il ne restera que quelques simples d’esprits pour faire la manche dans notre pays. N’oublions pas que l’amour propre et la dignité font partie de l’ADN de la majorité d’Algériens. Il arrive, quelques fois, que, dans notre pays, une personne ou une famille se retrouve subitement dans la précarité.
Celles-là feront tout pour cacher ce qui leur arrive. Une chose est sûre, ils ne feront jamais la manche. Il se trouve que des voisins ou d’autres membres de la famille, lorsqu’ils s’aperçoivent du « secret », ont cette délicatesse d’intervenir en préservant leur dignité. C’est le plus beau geste de personnes qui ont la chance d’avoir reçu une bonne éducation. Mis à part ce genre de personnes vraiment démunies, il n’y a pas de mendicité proprement dite dans notre pays. C’est aux assistantes sociales des APC que revient la mission de séparer le bon grain de l’ivraie !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com










































