Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Leçon de l’eau à l’école

Un reporter dans la foule : Leçon de l’eau à l’école

0

Les pluies torrentielles qui se sont abattues dans plusieurs régions du sud du pays n’y changeront rien. L’Algérie est et demeure en proie à une sécheresse persistante. Leur seul effet aura été les dégâts causés par les inondations. Il aurait été plus profitable si ces pluies avaient arrosé la partie des Hauts-Plateaux et le Nord où plusieurs barrages attendent désespérément des précipitations. Beaucoup de « Si ». Bref, cette entrée en matière était nécessaire pour être au plus près de l’actualité tout en permettant une meilleure compréhension du sujet de cette semaine. Un sujet qui ne suscite pas suffisamment de débats auprès de l’opinion nationale. Un sujet qui semble ne concerner que les pouvoirs publics qui luttent pour offrir, notamment en multipliant les stations de dessalement d’eau de mer, de l’eau potable à la population. Avec un certain détachement pour ne pas dire désintérêt des citoyens. C’est incompréhensible et inacceptable. Notre pays a de tout temps été classé comme semi-aride. Aujourd’hui et sans être climatologue on peut affirmer qu’il se positionne parmi les régions arides de la planète. Dans le Nord du pays où se concentre 70% de la population, il n’a pas plu depuis belle lurette. Les barrages sont presque tous à sec. Celui qui a le plus d’eau est à moitié rempli. L’impact de cette pénurie d’eau de pluie est « amorti » par la production des usines de dessalement qui approvisionnent les robinets des ménages. Ce qui empêche le commun des mortels, de prendre conscience de la gravité du sujet. Pourtant, l’alimentation en eau potable, produite par ces usines, présentent plusieurs facteurs improductifs. Coûts supportés par le trésor public à travers les subventions. Maintenance et entretiens réguliers (consommables) ponctués par des pannes qui perturbent, dans le même temps, la distribution. Il est vrai que le programme du président de la république, Abdelmadjid Tebboune, prévoit la multiplication de ces usines de dessalement. Il est vrai aussi que le transfert d’eau d’In Salah vers Tamanrasset, assure la disponibilité de ce précieux liquide dans le sud du pays. Une sécheresse qui est d’ailleurs vécue par le monde entier suite au changement climatique. Cette vulnérabilité nous « pend au nez » comme partout ailleurs tant que la pluie ne sera pas de retour. L’eau devient de plus en plus une précieuse denrée. Pourtant aucune action de sensibilisation d’envergure, n’est réellement perçue sur le terrain. Le lavage des voitures se poursuit le plus normalement du monde. Les piscines se multiplient dans les villas qui poussent comme des champignons ainsi que les bâches d’eau. Les branchements illicites sont une plaie ouverte. Les fuites des canalisations existent toujours tandis que les réparateurs n’arrivent pas à suivre. Cet énorme gaspillage est, en partie, favorisé par le prix de l’eau facturé aux consommateurs qui est dérisoire. La différence étant supporté par l’État. Ce qui n’incite pas à l’utilisation parcimonieuse de l’eau par les ménages. La question qui se pose est de savoir si ne rien faire pour lutter contre le gaspillage est la bonne attitude ? Certainement pas. Nous avons relevé une toute petite brève (sic) sur un quotidien national, faisant état d’une action qui mérite d’être amplifiée et encouragée. Lancée par deux associations en partenariat avec la SEAAL, l’initiative « vise à inculquer la culture de la rationalisation de la consommation d’eau aux élèves des écoles primaires ». Cela se passe à l’école primaire Ferhat-Daghmoum dans la commune de Magharia (Alger). Des robinets à boutons pressoirs ont été installés à l’école pour illustrer la leçon de rationalisation inscrite au programme des écoliers. Si l’opération s’inscrit dans la durée, nos enfants ont des chances d’être demain des adultes plus responsables que nous dans l’économie de l’eau. Ils jugeront leurs parents comme ayant été de mauvais élèves !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

Article précédentFronts diplomatiques 
Article suivantLigue 2 amateur (4e journée) : Deux chocs de haut de tableau à l’affiche