Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Le volant et la numérisation

Un reporter dans la foule : Le volant et la numérisation

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Bonne ou mauvaise nouvelle pour les futurs candidats au permis de conduire ? Logiquement c’est une bonne nouvelle. Reste que ceux qui empruntent les chemins escarpés pour échapper aux lois et règles ainsi qu’à la morale, ce serait plutôt une mauvaise nouvelle. Ils ne sont pas nombreux, fort heureusement. Vous l’avez compris, il s’agit de la numérisation de l’examen du permis de conduire que l’Algérie s’apprête à instaurer. Lundi dernier a eu lieu la signature d’un accord entre la délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) relevant du ministère de l’intérieur et le Centre de recherche sur l’Information Scientifique et Technique (CERIST), pour un projet de numérisation du système des examens du permis de conduire. Selon les responsables signataires de l’accord, le projet vise à « éradiquer la bureaucratie et à simplifier les procédures pour apporter la transparence et l’honnêteté aux examens ». « Bureaucratie », « transparence », « honnêteté », ces mots traduisent les maux dont souffrent aujourd’hui les examens du permis de conduire dans notre pays. Le seul remède efficace est la numérisation poussée jusqu’à l’ultime étape de l’examen. Il restera forcément une partie de la procédure dirigée par l’être humain. Quand bien même cette partie aura été « immunisée » par la numérisation contre toutes les tentatives de perversion liées à l’obtention du permis de conduire. Chacun sait que les passe-droits dans ce domaine ne sont pas une vue de l’esprit même si le phénomène n’est pas systématique. Chacun sait aussi que la majorité des accidents de la route sont dus à « l’élément humain ». C’est-à-dire et en général au conducteur. Les causes qui peuvent pousser le conducteur a commettre un accident sont multiples. Cela peut être une cause de santé comme pour les épileptiques, une cause d’épuisement : « sommeil » au volant, une cause d’alcoolémie ou de prise de stupéfiants, etc. Et puis il y a le conducteur qui a obtenu son permis de conduire autrement que par la réussite sans faute à l’examen. Il va sans dire que ce trafic, cette corruption ou même quelque fois le clientélisme, doivent être éliminés. La numérisation est le meilleur rempart. Jusqu’à une certaine limite s’entend. Car dès que l’être humain reprend place dans la procédure, le risque même réduit de « pollution » revient avec lui. Il y a cependant un autre risque moins connu. Celui de multiplier les échecs du candidat à l’examen dans le but de « rallonger » la facture de la formation. Cet aspect est moins risqué que la corruption incriminant le candidat. Pour la bonne raison qu’il se « négocie » entre l’examinateur et le formateur. En d’autres termes le responsable de l’auto-école. D’autres « verrues » doivent certainement exister dans d’autres étapes de la procédure mais le plus important à signaler est le contexte très particulier dans lequel se déroule l’examen du permis de conduire. Ceux qui l’ont passé doivent certainement se souvenir de cette tension très particulière qui étreint le candidat. Ce qui permet de mesurer l’intensité de cette tension, c’est de se rendre compte que cet examen est synonyme de « clé » d’entrée dans le monde adulte. La simple idée d’obtenir, avec le permis, le droit de se mettre au volant, vous donne un sentiment de puissance et d’accès à un monde nouveau composé uniquement d’adultes. Ce sentiment et son intensité vous incite à tous les dérapages possibles dès lors que ce « passage » est compromis. Sans faire de dessin, tout le monde aura compris le passage du légal à l’illicite. Du droit au passe-droit. C’est pourquoi la signature, lundi dernier, de l’accord de numérisation de l’examen du permis de conduire, revêt toute son importance eu égard à l’hécatombe annuelle des accidents de la route. Désormais les candidats ne devront compter que sur leurs efforts de formation. Vu sous cet angle, ce n’est pas du tout une mauvaise nouvelle. Bien au contraire !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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