Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : La France cet État terroriste

Un reporter dans la foule : La France cet État terroriste

0

Aborder ce sujet nécessite une opportunité que nous offre le 68ème anniversaire de l’élimination extra-judiciaire du Chahid Larbi Ben M’hidi, après son arrestation par l’armée française. L’exécution avait été maquillée en suicide à l’époque, jusqu’à l’aveu public du général Paul Aussaresses qui a reconnu avoir lui-même pendu le héros algérien. Il faisait partie du service secret de l’armée française chargé des actions terroristes. Fort de l’amnistie promulguée après la guerre d’Algérie en 1962, il publia trois livres (deux en 2001 et un en 2008) sur les actions secrètes qu’il avait menées sous l’autorité du pouvoir français. Cette face cachée de l’État français très peu évoquée. Les actions terroristes françaises avaient pour nom « la main rouge ». Bien avant c’était « le deuxième bureau » mis en place en 1871. Un de ses membres, Raymond Muelle, le chef de l’attentat raté, en 1961, contre Jacques Vergès a affirmé que les ordres émanaient directement du Premier ministre de l’époque, Michel Debré. Le journaliste français Vincent Nouzille confirme les faits dans son livre « Les tueurs de la République : assassinats et opérations spéciales des services secrets » publié en 2015. Ce même Michel Debré qui était Premier ministre lors des massacres d’Algériens à Paris le 17octobre 1961. Les actes de terrorisme commis par l’État français contre des intérêts algériens, en France et dans d’autres pays européens se sont poursuivis après l’indépendance. Toute l’année 1975, les attentats se sont multipliés : « Le 3 février, un attentat a lieu contre le bureau d’Air Algérie à Lyon. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, des attentats sont commis contre les locaux de l’Amicale des Algériens en Europe à Paris, Lyon et Roubaix. Le 18 août, trois actions similaires à Rome, Londres et Bonn visent les ambassades d’Algérie. Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1975, on enregistre un attentat contre le siège de l’Amicale des Algériens en Europe à Strasbourg. Le 4 novembre, nouvelle attaque contre le consulat d’Algérie à Nice » rapporte la revue « Sang-froid » dans un article titré « Terrorisme d’État : la guerre secrète de la France contre l’Algérie ». Bien avant et deux ans après les nationalisations des hydrocarbures par l’Algérie, plus exactement le 14 décembre 1973, une bombe explose au siège du consulat d’Algérie à Marseille. Le bilan est lourd : 4 morts et 23 blessés sont dénombrés (…). Puis, le 2 mars 1975, un double attentat souffle les bureaux d’Air Algérie à Lyon et à Toulouse ». En 1976, les attentats se sont poursuivis. Le célèbre correspondant du journal Le Monde, Paul Balta, écrit le 10 janvier 1976 : « La première bombe est déposée le 3 janvier devant (le quotidien) El Moudjahid, provoquant des dégâts matériels relativement importants. Les autres devaient être utilisées contre les locaux de la R.T.A. (Radio-Télévision algérienne), des édifices publics, dont le tribunal d’Oran, et des bâtiments de sociétés nationales, dont la Sonelec (industries électriques). Dans l’édition du 5 mars suivant, il rapporte que « Trois condamnations à mort, deux réclusions à perpétuité, une peine de vingt ans de prison et une autre de six mois avec sursis, tel est le verdict qui a été rendu, mercredi 3 mars, par la Cour de sûreté de l’État contre les membres du réseau de « saboteurs » impliqué dans l’attentat du 3 janvier contre le quotidien « El Moudjahid ». Pour les autres anciennes colonies françaises appelées communément « la France-Afrique » dirigée par Jacques Foccart, le pouvoir français avait deux formules. Soit la déstabilisation. Maurice Robert, chef du secteur Afrique du « SDECE », le contre-espionnage français de 1958 à 1968, explique que : « Nous devions déstabiliser Sékou Touré (président de la Guinée), le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition ». Soit l’action militaire directe menée par le mercenaire Bob Denard avec son groupe armé qui a sévi dans une dizaine d’anciennes colonies françaises. Ceci dit et alors que la crise entre la France et l’Algérie fait rage, ce rappel historique permet de mieux mesurer l’intérêt d’un front uni de tous les algériens derrière notre armée pour protéger la patrie !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

Article précédentPour briser le blocus politico-militaro-médiatique sur les territoires occupés du Sahara Occidental : Le CODESA lance un site web pour documenter les violations du système colonial marocain
Article suivantAEP à Tiaret : Le projet « Adjramiya » entrera en service en juillet prochain