Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : La douleur, spécialité médicale

Un reporter dans la foule : La douleur, spécialité médicale

0

La douleur n’est pas une maladie. C’est un symptôme. Pourtant, dans certains cas, elle nécessite l’intervention d’un spécialiste. Ce qui explique la création de l’algologie en médecine. Les spécialistes de cette filière sont des algologues. Ce nom savant désigne « une branche de la médecine qui se consacre au traitement de la douleur ». Longtemps considérée comme le « parent pauvre » de la médecine, l’algologie est aujourd’hui une spécialité médicale à part entière. Elle prend toute sa place dans l’enseignement de la médecine dans le monde. Beaucoup de maladies créent des douleurs de différentes intensité. Il s’agit de soulager les malades et leur donner un certain « confort » tout en continuant, en parallèle, à leur prodiguer le traitement spécifique à la maladie initiale. Longtemps, la prise en charge de la douleur par la médecine a été empirique. Aujourd’hui, dans les pays développés, elle est enseignée et pratiquée par des spécialistes. Des centres anti-douleurs sont créés. Dans les cas de cancers, de polyarthrites et autres maladies chroniques, la douleur est incessante et insupportable pour le malade. Chez nous, cinq « unités » anti-douleurs existent. Deux à Alger, une au CHU de Batna, une à Constantine et une autre à Oran. Ce qui est très peu. L’idéal voudrait qu’à chaque centre anticancer soit annexée une unité anti-douleurs. C’est précisément à Batna que vient de se tenir la 18e édition de la Journée nationale de lutte contre la douleur. Celle-ci a été organisée par le CHU de Batna en partenariat avec la Société algérienne d’évaluation et de traitement de la douleur (SAETD). Des initiatives à saluer car elles ouvrent la voie à une plus large présence de cette spécialité dans les structures de santé à travers l’ensemble du pays. Il n’est plus admis de laisser souffrir les malades à partir du moment où ils sont pris en charge en vue d’une guérison. Personne n’a le droit de les laisser souffrir même pas leurs médecins-traitants sous prétexte que la douleur n’est que le symptôme de leur maladie qu’ils s’efforcent de combattre. Chaque année, une journée mondiale contre la douleur est observée. En Algérie a été créée, en plus du rendez-vous mondial, une journée nationale anti-douleur. C’est l’occasion qui a été saisie à Batna pour rassembler nos praticiens autour de ce problème. Comment sont formés les algologues ? Tous les médecins, généralistes, anesthésistes, rhumatologues, neurologues, pédiatres, gériatres, et psychiatres peuvent suivre une formation complémentaire (DIU) qui veut dire diplôme inter-universitaire. Sinon, la douleur est prise en charge par les médecins anesthésistes notamment en post-opératoire. Quant aux origines de la douleur chez le malade, celle-ci peut provenir d’une migraine, d’une fibromyalgie, d’une lombalgie, des cancers, d’une polyarthrite, d’une maladie rhumatismale, suite d’un zona, des séquelles d’une amputation, etc. Les médicaments dont dispose le médecin contre la douleur vont du paracétamol aux opioïdes en passant par la codéine. Ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires tels que nausées, troubles de l’équilibre, somnolence, constipation, etc. Le médecin peut décider des prescriptions à même de réduire ces effets. Ceci dit, il serait temps d’appréhender la douleur avec autant d’importance que les maladies. Le temps où la médecine consacrait tout son temps et son énergie au traitement de la maladie uniquement est révolu. Le confort du malade doit être pris en compte par les professionnels de la santé. Il est essentiel que l’accès aux médicaments anti-douleurs de catégorie 3, soit assuré par les pharmacies des hôpitaux aux patients sur présentation de documents justifiant leur demande. Les pharmacies privées n’ont pas les moyens de sécurité pour assurer la disponibilité de ce genre de médicaments.
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

Article précédent1 007 ÉDITEURS DE 40 NATIONALITÉS AU RENDEZ-VOUS D’ALGER : Larbaoui inaugure le 27e SILA
Article suivantEnnemis du pouvoir d’achat