Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Film « Ben M’hidi », coup de théâtre !

Un reporter dans la foule : Film « Ben M’hidi », coup de théâtre !

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Alors que tout le monde avait pensé que le tumulte créé autour de la réalisation du film sur le Chahid Ben M’Hidi avait cessé et qu’un accord avait été trouvé, malheureusement, il n’en est rien. Le producteur-réalisateur, Bachir Derrais, vient d’afficher sur sa page Facebook un texte qui est une véritable provocation. Qu’on en juge : après avoir annoncé qu’il réactualise « son » film, il poursuit, « l’intégralité des séquences, initialement éliminées par les moudjahidine sera réintégrée… Aucune scène ne subira de coupure … Le film sera prêt en janvier/février 2025», écrit-il en substance. Et il ajoute : « Un nouvel affrontement avec les moudjahidine en perspective ». Fin de citation. C’est un film dans le film. Ce n’est plus une affaire strictement culturelle. Elle porte atteinte à la mémoire collective de tout un peuple. À ses deniers publics aussi. Qui est à la manoeuvre ? Un certain Bachir Derrais, un « touche à tout » qui est à la fois le producteur et le réalisateur du film. Le scénario initial a été revu et « adapté » par Abdelkrim Bahloul un opérateur de prises de vues, assistant réalisateur à TF1, etc., Il est intéressant d’écouter ce que dit de cette affaire Mourad Bourboune l’auteur du scénario modifié. Il s’exprimait en 2018 : « On m’a demandé de faire le scénario du film Ben M’hidi. Il représente deux ans de travail. Jusqu’à aujourd’hui (mai 2018 NDLR), je n’ai pas été rémunéré, pas un centime !… Le scénario a été lu par le ministère de la Culture puis par le ministère des Moudjahidine, les deux jurys l’avaient approuvé et ils m’ont transmis leurs félicitations. Madame Khalida Toumi (ministre de la Culture à l’époque NDLR) en personne m’avait personnellement écrit pour me dire sa satisfaction pour le travail ». Puis, tout a basculé. Bourboune poursuit : « À l’époque, le scénario était fait pour le réalisateur irlandais Ken Loach, cinéaste de grande envergure, à la hauteur du personnage Ben M’hidi. Le ministère de la Culture a voulu changer le scénario après l’avoir approuvé, et le modifier en catimini, sans associer l’auteur (lui-même NDLR), comme si le scénario lui appartenait. ». Le meilleur, Bourboune le laisse pour la fin : « Ensuite, l’option Ken Loach a été écartée et le film accaparé par un réalisateur algérien de modeste envergure et dont je ne me rappelle pas avoir vu un film, et qui a entrepris de s’attaquer à une réalisation aussi délicate que celle d’un film sur Ben M’hidi ». Bourboune a un jugement sévère sur les compétences de Bachir Derrais. Avec les multiples rebondissements et controverses qu’a suscité et continue de susciter, ce film, il serait temps de poser les bonnes questions. Ce film qui a coûté 6 millions de dollars au Trésor algérien appartient, finalement, à qui ? Les deux ministres concernés sont Mme Khalida Toumi et Mohamed Chérif Abbas. Pourquoi et comment le film a-t-il subitement été confié à Bachir Derrais ? Sur quels critères ? Que prévoit le contrat signé entre les parties ? Le « producteur-réalisateur » a décidé de provoquer une nouvelle fois l’État algérien. Jusqu’à quand l’Algérie va-t-elle subir les assauts de ce personnage ? Au-delà du financement qui est important, la propriété mémorielle ne peut appartenir qu’au peuple algérien. À nul autre ! Visiblement, Derrais cherche l’affrontement. Dans tous les cas de figure, il serait temps de mettre un terme à ce chantage qui n’a que trop duré. Il suffit d’ouvrir une enquête sérieuse, entendre tous les protagonistes et transmettre ensuite le dossier à la justice algérienne qui tranchera. On ne peut pas laisser, sans réagir vigoureusement, un personnage prendre en otage depuis plus d’une décennie, notre histoire collective et narguer l’État algérien.
Zouhir Mebarki
Zoume600@gmail.com

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