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UN REPORTER DANS LA FOULE : Des étrangers, nos enfants et notre histoire

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La dépêche est tombée au milieu de la nuit (2 septembre 2024 23:15). En pleine période de la campagne électorale. L’opinion publique était concentrée sur l’élection présidentielle, l’évènement phare de la nation. La dépêche portait ce titre : « Le ministère des Moudjahidine lance deux projets numériques pour faire connaître aux jeunes la Révolution libératrice ». Comment ne pas lire un titre aussi accrocheur ? Jusqu’à la fin, le message est imprécis. On retiendra que c’est un communiqué du ministère des Moudjahidine qui annonce la mise en ligne « en novembre prochain, (de) l’histoire de la Guerre d’Algérie…de manière interactive ». En effet, le 1er novembre prochain ce sera le 70ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. Que le ministère des Moudjahidine projette, à cette occasion, de lancer un nouvel outil de communication à l’adresse des citoyens, surtout la jeunesse avide de connaître l’histoire de son pays, ceci est louable. Surtout que ce sera « de manière interactive ». La dépêche annonce, par la même occasion, le lancement d’un « musée numérique mobile (sic) ». Sans autre détail. Enfin on apprend que les deux projets seront supervisés par « des spécialistes en histoire et en communication numérique ». Il y a des passages comme « lesdits projets s’inscrivent dans le cadre de l’accompagnement et du soutien aux start-up pour réaliser leurs projets au service de la Mémoire nationale » ou encore « ainsi que l’exploitation de la numérisation, des technologies modernes et l’intelligence artificielle visant à transmettre le message historique aux jeunes » qui renvoient à des problèmes de fond. Bref, après lecture de cette dépêche de l’APS, on se rend compte qu’elle pose plus de questions qu’elle n’apporte d’information. Première question : pourquoi balancer maintenant (en pleine période électorale) une dépêche d’un évènement qui aura lieu dans deux mois ? La seconde question : qui a écrit cette « mémoire nationale » destinée à être mise en ligne ? Des « spécialistes » ? Qui sont-ils ? Qui seront les vis-à-vis de cette « interactivité » ? Pourquoi le ministère de la Culture est absent de ces deux projets ? Il faut le dire et le redire, autant de fois qu’il le faudra, l’écriture de l’histoire et sa diffusion sont des choses trop sérieuses pour être laissées à l’initiative d’une seule personne même avec rang de ministre. C’est un domaine que des parties étrangères cherchent à investir, chez nous, depuis notre indépendance. Actuellement c’est notre histoire sur bande dessinée qui est réalisée par des « spécialistes » étrangers. C’est l’innocence de nos enfants que ces étrangers ciblent. Ce qui est très dangereux. Car chaque pays écrit son histoire en fonction de l’intérêt supérieur de sa nation. Prenez l’exemple de la libération de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas l’armée française qui a libéré la capitale française. C’est l’œuvre de la 2ème division blindée (DB) du général américain Leclerc. Si le général De Gaulle se trouvait à ses côtés lors du défilé sur les Champs-Élysées le 26 août 1944, ce n’était qu’une mise en scène, suite à un deal entre les deux personnalités. Les historiens de la France officielle affirment que « c’est l’œuvre de la résistance française ». C’est légitime. Chaque pays a le droit de se glorifier. Aucun pays au monde ne fait appel à des étrangers pour écrire une « histoire commune » avec son ennemi historique. Quand on a compris cela, on aura tout compris. Voilà pourquoi notre histoire doit être protégée des « spécialistes » étrangers. Il faut également une surveillance de près si l’on décide de la confier à l’I.A (intelligence artificielle). Il s’agit de l’intérêt supérieur national qui ne laisse aucune place à des étrangers. Encore moins s’ils ont été acteurs de l’autre côté de notre histoire !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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