Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Corruption, le grand recul

Un reporter dans la foule : Corruption, le grand recul

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La palette est variée. De la corruption, active et passive, de la fraude fiscale à l’évasion fiscale, du blanchiment d’argent aux infractions de changes, etc…Le point commun à toute la faune qui « patauge » dans ces biens mal acquis, est la cupidité née de l’irrésistible fascination que suscite l’argent chez les esprits faibles. Oui vous avez bien lu « chez les esprits faibles » jusqu’à les pousser au crime. C’est démontré incontestablement. Aux spécialistes d’expliquer aux algériens les profondeurs psychologiques des criminels et délinquants financiers. Nous pouvons cependant aborder quelques-unes des facettes de ce fléau qui sévit dans l’ensemble des pays de la planète. Les riches comme les pauvres. À des degrés divers, cela s’entend. Chez nous, la première « cicatrice » béante nous vient de nos anciens dirigeants qui sont, pour la plupart, en prison et d’autres, moins nombreux, en fuite à l’étranger. On les regroupe sous la désignation de « içaba » (la bande). Difficile d’évaluer les sommes qu’ils ont détournées. Au cours d’une session extraordinaire des deux chambres du Parlement qui s’est tenue à Alger, le 8 juin dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé la récupération de plus de 30 milliards de dollars de fonds détournés, englobant des sommes d’argent, des biens immobiliers et des unités industrielles. Ce qui donne une idée du crime commis contre les biens de la communauté nationale par ceux qui étaient censés gérer avec honnêteté et abnégation « El Amana » qui leur était confiée. Les dégâts qu’ils ont causés vont au-delà de la valeur monétaire. Ils ont brisé ce qu’il y a de plus précieux entre les gouvernés et les gouvernants : la confiance. Difficile d’effacer cette brisure. Il faut beaucoup d’exemplarité et du temps. En plus d’une lutte implacable et permanente pour faire reculer le fléau. Ce à quoi s’est investi, avec détermination, le Chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, depuis son élection en 2019. Pour la partie récupération, l’effort s’appuie sur les accords signés avec les pays où nos criminels ont transféré leurs butins. Et sur la bonne volonté des dirigeants de ces États, évidemment. Aucune place n’est laissée à la fatalité, les tractations se poursuivent pour récupérer le reste des biens du peuple détournés. Sur le plan intérieur, les mesures pour juguler l’hémorragie provoquée par l’ignoble comportement de la « içaba » sont nombreuses et multiformes. Le premier maillon est dans la batterie de textes promulgués. Le second, dans les structures dédiées pour leurs applications. Au-delà des nombreux textes consacrés à cette lutte, le principal antidote contre le fléau est sans conteste la numérisation. On comprend l’insistance du président Tebboune et la pression qu’il exerce sur le gouvernement pour le parachèvement de cette opération capitale. Tant pour la moralité de la vie publique, que pour la fiabilité des chiffres et du bien-être de la population. Sans oublier les aspects économiques comme les gains de temps et les dépenses en papier en moins. Sur le plan des structures de lutte, il y a surtout la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption installée en Juillet 2022 et qui a déjà à son actif la promulgation de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027). Elle a également mis en place le Réseau algérien de transparence « Narakom ». Les résultats de cette politique d’assainissement commencent à être visibles. De plus en plus d’administrations ouvrent des guichets en ligne. « La Chkara » ne fait plus partie du vocabulaire populaire. Reste des traces du trafic d’influence. Ce qui nécessite l’implication des associations de la société civile. Pour ne plus chercher une « Maârifa » pour acheter un simple timbre. Qui va être bientôt vendu en ligne soit dit en passant. L’Algérie vit la mort programmée du trafic d’influence et de la corruption. Un peu de patience !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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