On connaissait le congé de maladie de longue durée mais pas celui d’une maternité. On avait besoin de comprendre. D’en savoir plus. D’avoir plus de détails sur la décision du Conseil des ministres de dimanche dernier, concernant « la prolongation du congé de maternité ». Mais avant de vous expliquer l’importance de la précision, arrêtons-nous un instant sur le contenu de cette décision à la lumière des éclaircissements fournis, mardi dernier, par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Soraya Mouloudji. C’était en marge de la visite de travail qu’elle a effectuée au Conseil de la nation pour présenter « un projet de loi relatif à la protection et à la promotion des personnes aux besoins spécifiques ». « Le congé de maternité est prolongé de 14 semaines consécutives, après la fin de la période légale du congé de maternité au profit de la femme travailleuse qui serait amenée, à sa demande, à cesser son travail en raison de l’état de santé de son enfant atteint d’un handicap mental, congénital ou d’une maladie grave, tout en bénéficiant des indemnités journalières à hauteur de 100% de son salaire » a-t-elle déclaré. Ce qui est très clair. Elle a ajouté « qu’en cas de persistance ou de complications liées à un handicap mental, congénital ou à une maladie grave du nouveau-né, nécessitant une assistance continue de la mère, (le congé de maternité) pourrait être prolongé pour une deuxième période, sans interruption, à raison de 24 semaines supplémentaires ». C’est doublement clair. Les mamans d’enfants nés avec un handicap et qui travaillent, auront droit à un congé de maternité exceptionnellement plus long que d’habitude. Autrement dit, la décision ne concerne pas toutes les femmes travailleuses qui accouchent. La précision de la ministre a toute son importance. Pourquoi ? D’abord parce qu’elle atténue l’épreuve des mamans qui donnent naissance à un enfant handicapé. Elle leur permet, grâce au congé, d’être aux côtés de l’enfant plus longtemps qu’avant, sans perdre l’intégralité de leur salaire. Ensuite et d’une manière plus générale, un congé de maternité, de quel que soit sa durée, est synonyme d’absence professionnelle. Ne pas accentuer cette absence par un congé de maternité « longue durée » est souhaitable. Pour plusieurs raisons dont la principale est l’effet négatif sur la promotion de la femme à des postes de responsabilités. En effet, plus le poste d’emploi est élevé, plus la présence de la personne qui l’occupe, s’impose. Cela fait partie des conditions naturelles que tout le monde peut comprendre. La maman qui se dévoue pour prendre en charge son enfant handicapé est admirablement mue par son amour maternel. L’État algérien, qui ne cesse de réitérer son engagement social, veut lui faciliter cette disponibilité pour son enfant. Combien même le taux de natalité est en dessous de la barre du million de naissances annuellement, la participation pleine et entière de la femme au développement du pays sont privilégiés par le programme politique du président Tebboune. Voici, à titre comparatif, quelques cas de congé de maternité à travers le monde. Alors que l’Organisation internationale du travail (OIT) recommande un congé de maternité minimum de 14 semaines (comme c’est le cas chez nous payé à 100%). Aux États-Unis le congé de maternité n’existe pas au niveau fédéral. En Finlande 15 semaines payées à 70%. La Suisse, 14 semaines payées à 80%. Le Japon, 14 semaines payées à 67%. En Belgique, 15 semaines payées entre 82 et 75%. Ces exemples permettent d’affirmer que l’Algérienne active n’a rien à envier aux femmes d’autres pays en matière de congé de maternité. La prolongation du congé de maternité décidée par l’État au profit des mamans d’enfants handicapés est une très bonne chose. Ne pas généraliser la mesure est aussi une très bonne chose. Les femmes qui ont des ambitions professionnelles ne diraient pas le contraire. C’est pour tout cela que les précisions de Mme Mouloudji étaient nécessaires !
Zouhir Mebarki
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