Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : Après le rail, le cabotage ?

Un reporter dans la foule : Après le rail, le cabotage ?

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La forte volonté politique enregistrée dans notre pays pour promouvoir le développement du réseau ferroviaire laisse espérer qu’il en sera de même pour tout le potentiel que recèle notre beau et grand pays, l’Algérie. Dans ce riche potentiel figure la façade maritime longue de 1.200 km qui court d’Est en Ouest. Comment est exploité ce long littoral chez nous ? En partie par le tourisme avec ses belles plages. On pourrait y ajouter le transport entre nos villes côtières. De Tlemcen à Annaba par exemple en logeant la façade maritime. C’est ce qu’on appelle « le cabotage maritime national ».
Parmi les différents moyens de transport dans notre pays, le cabotage fait figure de parent pauvre. Aujourd’hui le transport (voyageurs/marchandises) se fait essentiellement en Algérie par routes ou par rails. Ajoutons le transport aérien pour les voyageurs et accessoirement pour les marchandises. Le transport maritime quant à lui concerne autant les voyageurs que les marchandises lorsqu’il s’agit des grandes lignes. Pour nos voyageurs de et vers l’Europe et pour nos marchandises (import/export) le monde entier. Notre sujet aujourd’hui concerne les dessertes par bateaux des villes côtières algériennes. Nous avons cité plus haut l’exemple d’une liaison Tlemcen-Annaba. Comme on pourrait citer celle de Skikda-Oran. Et d’autres encore. En réalité aucune de ces dessertes n’existent. Ni pour les voyageurs ni pour les marchandises. Le seul exemple concret de cabotage maritime existant dans notre pays est la navette de plaisance qui va du port d’Alger à celui de la Madrague à Aïn-Benian. Longue d’une dizaine de kilomètres elle fait la joie des enfants et de leurs parents qui s’autorisent une récréation. Quant au cabotage économique proprement dit, il reste à mettre en place. Mettre en place uniquement car nul besoin d’une infrastructure pour cela. En effet et contrairement aux réseaux routier ou ferroviaire, « l’autoroute de la mer » comme est désignée une liaison de cabotage maritime ne nécessite ni travaux de réalisation, ni évidemment de travaux d’entretiens.
Mieux encore, parmi les avantages du cabotage maritime on peut citer les gains en fluidité des autoroutes terrestres, les gains en dépenses d’entretiens (voirie) et surtout les gains en réduction des accidents de la route. C’est-à-dire des vies humaines épargnées grâce au cabotage. Actuellement le programme de développement du réseau ferroviaire concourt aussi à réduire le trafic routier et ses accidents mais couplés avec le cabotage maritime, ces gains seraient doublés. Des pays qui comptent d’importantes façades maritimes comme l’Angleterre ou la Norvège, pour ne citer que ces deux pays, ont un cabotage maritime national très développé. Il existe aussi un cabotage maritime international qui suit la même logique côtière. Exemple d’une liaison Alger-Nouakchott et depuis 2022, un prolongement jusqu’à Dakar, la capitale du Sénégal. Ainsi peut s’exprimer l’ouverture de l’Algérie vers le continent africain. En longeant l’Océan Atlantique, les bateaux algériens peuvent atteindre l’Afrique du Sud et même poursuivre vers l’Océan Indien pour rejoindre le Kenya ou la Tanzanie à titre d’exemples. Plus près de nous et avec la constitution récente du bloc des trois pays du Maghreb que sont l’Algérie, la Tunisie et la Lybie, le cabotage maritime est plus qu’indiqué. L’autre constat étant notre commerce international qui s’effectue presque totalement par voie maritime de et vers onze de nos ports le long de notre façade maritime. Comme on le voit les avantages liés au transport maritime en général et au cabotage en particulier, sont grands. Pourquoi continuer à nous en priver ? Il y a eu des débuts de mise en œuvre de dessertes de cabotage maritime par le passé mais qui ont été vite abandonnées. L’ouverture des lignes d’Alger-Nouakchott prolongée par celle qui poursuit jusqu’à Dakar augurent-elles d’une renaissance ? Osons le croire !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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