Accueil LA CHRONIQUE DU JEUDI Un reporter dans la foule : « Alhane Wa Chabab » revient…

Un reporter dans la foule : « Alhane Wa Chabab » revient…

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Cette structure a été créée, en 1970, pour découvrir les jeunes talents algériens. Pour y parvenir, les organisateurs sillonnent l’Algérie dans ses moindres recoins. Recensent, auditionnent, sélectionnent ce qu’ils considèrent être des « espoirs » pour les présenter au public qui consacre les meilleurs. Depuis, « Alhane Wa Chabab » a connu plusieurs interruptions. Plusieurs reprises aussi. Notez bien, en 55 ans, nous en sommes seulement à la 9ème saison qui : « Après avoir sillonné le pays de l’Est à l’Ouest, du littoral aux Hauts-Plateaux, c’est Tamanrasset, joyau du sud algérien, qui a accueilli, jeudi dernier, la dernière étape de ce périple artistique » nous apprend notre consœur Sihem Oubraham dans l’édition d’hier du journal El-Moudjahid. C’est d’elle que nous tenons cette bonne nouvelle. Aucun autre média n’a pris la peine de suivre ce retour d’une manifestation, Ô combien précieuse, pour la culture de notre pays.
Avec quelques réserves que nous mentionnerons plus loin. La méthode est la même que pour le sport, notamment le football. Les dirigeants de cette discipline visitent les clubs du pays et leurs stades pour dénicher les « pépites » qui feront vibrer les gradins plus tard. En culture, nous n’avons qu’« Alhane Wa Chabab », en version chanson. Ce qui est dommage car, dans le même sillage et avec les mêmes moyens il aurait été possible de dénicher des humoristes, cachés dans notre vaste pays et dont les algériens en ont grandement besoin. Pourquoi ne pas être optimistes quand on a eu un Rachid qsentini, un Mohamed Touri, un Rouiched, un Mohamed Oueniche, un Sid-Ali, un Djaafar Beck, etc, etc. ? Notre consœur Sihem nous apprend que « depuis plusieurs semaines, le programme culte dédié à la découverte de jeunes talents musicaux a rassemblé des centaines de candidats dans une effervescence palpable ». On ne peut s’empêcher de regretter ce « gaspillage » car et par la même occasion, on a du certainement « laisser sur le carreau » des artistes à fort potentiel. Dans tous les domaines. Cinéma, théâtre, peinture, sculpture. Depuis l’inspecteur Tahar (de son vrai nom Hadj Abderrahmane) et sa mort prématurée à l’âge de 41 ans en 1981, et son « apprenti » (Yahia Benmabrouk) qui ne s’en n’est pas remis jusqu’à son décès en 2004, les Algériens n’ont plus eu leur dose de rire. Connaissant l’effet bénéfique du rire sur la santé humaine, il est urgent de trouver la « perle rare » qui aura le don de dérider la population algérienne. Comment expliquer, cette « sécheresse » culturelle ? Comment expliquer ce non renouvellement de nos brillants artistes ? Par quel mauvais sort sommes-nous frappés ? Il est impossible que sur 50 millions d’algériens, il n’y ait pas un, deux ou dix talentueux humoristes. Pourquoi cette caravane « Alhane Wa Chabab » sillonne notre grand et vaste pays pour ne chercher que des chanteurs ? Pourquoi, personne parmi les organisateurs n’a pensé à inclure un « jury » supplémentaire pour les comédiens ? Pour les peintres et toutes autres spécialités culturelles ? D’ailleurs, les attaques dont a fait l’objet, récemment, notre grand espoir humoristique, Merouane Guerrouabi (que nous saluons et félicitons au passage), nous laisse à penser qu’il a été visé par un véritable « complot » destiné à nous laisser « broyer du noir ». Plusieurs pays ont fait les frais de la guerre culturelle. L’humoriste, Sid-Ali, se déguisait couramment en femme sans avoir jamais fait l’objet d’une quelconque polémique. Qu’on ne s’y trompe pas, la culture est un enjeu aussi stratégique que les armes de dernière génération. Toutes ces émissions étrangères qui remplissent les programmes de nos TV, ne répondent pas à nos valeurs et poursuivent des objectifs pas forcément compatibles avec nos intérêts. Nous lançons un appel à notre ministre de la Culture, Zouhir Ballalou, pour former une équipe de « chasseurs de talents » et l’envoyer chercher dans les villes et douars du pays, les « pépites » d’humoristes. Lesquels une fois soutenus et accompagnés donneront le meilleur d’eux-mêmes. Ils feront rire et sourire les algériens. Le résultat ? Un grand bien-être pour la population. Mais pas seulement, vous verrez que ce bien-être agira sur la « Harga » qui sera réduite à néant. Le rire étant une thérapie, vous le savez ! Soyez le vrai ministre de la Culture que l’Algérie et les algériens attendent depuis longtemps. Le retour d’« Alhane Wa Chabab » est une note d’espoir. Renforcez-là, monsieur le ministre !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com

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