Un rapport accablant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) révèle l’ampleur dramatique du désastre écologique provoqué par l’agression sioniste contre Ghaza depuis octobre 2023.
Selon cette étude, intitulée « L’impact environnemental du conflit dans la bande de Ghaza » et publiée à l’occasion de la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement dans les guerres, le territoire palestinien fait face à un effondrement quasi total de son système écologique et agricole.
Le rapport souligne que Ghaza a perdu 97 % de ses cultures arboricoles et 82 % de ses cultures annuelles, rendant toute production alimentaire à grande échelle impossible. Plus de 500 000 personnes vivent désormais dans des conditions de famine, tandis qu’un million d’autres souffrent d’une crise alimentaire aiguë. Le PNUE avertit que «les niveaux de dégradation environnementale atteints à Ghaza sont sans précédent », évoquant une destruction massive des sols, des sources d’eau douce et du littoral. Le bombardement intensif et l’usage d’armes lourdes ont arraché la végétation et comprimé les sols, réduisant leur capacité d’absorption de l’eau. Cette altération de la structure du sol accroît les risques d’inondations et empêche la recharge naturelle des nappes phréatiques. « Le rétablissement de ces écosystèmes pourrait prendre des décennies », avertit le rapport, soulignant que la perte quasi totale du couvert végétal compromet non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la résilience naturelle du territoire face aux aléas climatiques.
Une contamination généralisée des eaux
Le rapport du PNUE indique que la plupart des sources d’eau douce à Ghaza sont désormais contaminées, conséquence directe de la destruction des infrastructures de traitement et des réseaux d’assainissement. Les conduites d’eau endommagées et l’effondrement du système d’égouts ont provoqué l’infiltration d’eaux usées dans le principal réservoir souterrain du territoire. Les zones côtières et maritimes sont elles aussi menacées, bien que les conditions de guerre rendent tout prélèvement et test de qualité quasiment impossible. Cette pollution généralisée a conduit à une explosion des maladies hydriques : les cas de diarrhée aiguë ont été multipliés par 36, et ceux d’hépatite virale A par 384 par rapport aux années précédentes. La directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a déclaré que la fin de la souffrance humaine à Ghaza «doit être la priorité absolue ». Elle a insisté sur la nécessité urgente de restaurer les systèmes d’eau douce et de déblayer les décombres afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et la reprise des services essentiels. Elle a souligné que la réhabilitation du couvert végétal, des sols et des ressources hydriques sera cruciale pour assurer la survie à long terme des habitants de Ghaza : « La situation se dégrade jour après jour. Si rien n’est fait, ce conflit laissera un héritage durable de destruction environnementale, affectant la santé et le bien-être de générations entières », a-t-elle averti.
Une guerre contre la nature et contre la vie
Au-delà des chiffres, le rapport met en lumière une vérité glaçante : la guerre menée contre Ghaza ne vise pas seulement les habitants, mais leur environnement même, leur terre et leur avenir. Dans un territoire déjà soumis à un blocus depuis plus de 17 ans, cette dévastation écologique rend toute reconstruction plus difficile et tout retour à une vie digne presque impossible. Le PNUE conclut en appelant la communauté internationale à reconnaître la dimension environnementale du drame ghazaoui, rappelant que la destruction de la nature dans un contexte de guerre est elle-même une violation grave du droit international humanitaire. À Ghaza, les arbres ont brûlé, les sols ont été empoisonnés, l’eau est devenue une menace, et la survie dépend désormais de la capacité du monde à réagir avant que ne disparaisse tout un écosystème — et avec lui, l’espoir d’un avenir vivable pour son peuple.
M. Seghilani










































