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UN OBJECTIF STRATÉGIQUE DE L’ALGÉRIE : Diversifier les importations et accroître la production locale de céréales

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Les récents achats de blé par l’Algérie à plusieurs pays exportateurs- où «la France manque à l’appel», ont noté les spécialistes français- confirment une tendance observée déjà en 2018, au niveau de l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), à la diversification des fournisseurs et la recherche de prix plus avantageux. L’Algérie était présentée comme l’un des premiers pays importateurs de blé français à l’échelle mondiale, avec entre 7 et 8 millions de tonnes de blé importées chaque année, grâce à un cahier des charges favorable fixé par l’autorité algérienne. Depuis que le cahier des charges a été réécrit en fonction des intérêts de l’Algérie, la situation n’est plus la même. Certains spécialistes français misaient sur l’écho médiatique à une modification du cahier des charges vers le bas, qui le rendrait impossible. Les changements survenus depuis les manifestations populaires lancées le 22 février 2019 ont sans doute créé les conditions pour mettre fin au monopole de la France sur le marché du blé en Algérie. Maintenant, côté français, le sentiment qui domine est que l’Algérie veut se détourner des blés français. Les plus réalistes font constater que le blé russe qui a amélioré sa qualité, jouit d’un avantage de taille, son prix à la tonne est moins cher que le blé français. Résultat: d’après un site spécialisé français, les achats de blé russe par l’Algérie atteignaient des niveaux record sur cette campagne de commercialisation (800 000 tonnes début décembre). Des médias  et des cercles français ont expliqué cette réorientation de l’OAIC vers d’autres fournisseurs, par la crise diplomatique qui marque depuis plus de deux mois les relations entre les deux pays, après les propos tenus début octobre par le président Emmanuel Macron sur l’Algérie. En fait, en 2018, déjà, l’OAIC regardait vers le blé russe. À l’époque, une délégation algérienne s’était rendue à Moscou pour prendre une décision sur cette question. La crise diplomatique entre l’Algérie et la France a certainement eu un effet catalyseur sur la démarche algérienne de réajustement de ses relations économiques, au profit notamment de partenaires avec lesquels notre pays a des relations amicales et stratégiques. Et, faut-il le répéter, à moindre coût, pour le blé. En même temps que la diversification de ses importations de blé, l’Algérie veut les réduire en augmentant la production locale. Ainsi, il est prévu d’orienter les fonds alloués par l’Etat pour l’importation des céréales, à la subvention aux agriculteurs en vue de soutenir la production locale. Tous les obstacles à la réalisation de cet objectif seront levés. Le 13 novembre dernier, dans une déclaration aux députés lors d’une séance plénière de l’APN, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmène Benabderrahmane, avait évoqué « le trafic et la corruption dans les terres agricoles ». Le Premier ministre estime que la bonne exploitation des terres agricoles permettra d’atteindre de meilleurs résultats vers fin 2022. Au début de ce mois, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a fait savoir que 750 000 hectares de terres agricoles non exploités ont été récupérés et seront redistribués avec des objectifs clairs. Il a appelé à élargir les périmètres agricoles destinés à la céréaliculture dans le but de réduire la facture d’importation. En 2022, selon les estimations officielles, la production algérienne des céréales devrait être de 65 millions de quintaux. Elle passerait à 71,8 millions de quintaux en 2024, alors que la moyenne a été de l’ordre de 52,3 millions de quintaux au cours des trois dernières saisons. Tous les efforts sont faits dans ce sens. Le gouvernement a relancé la banque des gènes créée en 1985, qui concerne, notamment, les céréales. En sus, l’Algérie compte sur la coopération avec la Turquie. L’amélioration des systèmes d’irrigation agricole, dans la céréaliculture, notamment, est un des domaines de la coopération algéro-turque. Un projet dans ce sens est prévu dans la wilaya d’Adrar.
M’hamed Rebah

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