La Tunisie a émis avec succès un emprunt obligataire international de 500 millions de dollars. Mais l’émission obligataire internationale de 500 millions de dollars a mobilisé plus de 3 milliards de dollars de souscriptions, grâce à la garantie des États-Unis. Selon un communiqué de la Banque centrale de Tunisie, l’emprunt a été réalisé dans la salle des marchés de la BCT avec l’assistance –depuis Londres– des banques d’affaires américaines JP Morgan et Goldman Sachs. Cet emprunt, réalisé avec une garantie de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), a été émis à un coupon exceptionnellement bas pour un pays de la région : un taux d’intérêt annuel de 1,416% payable semestriellement, pour une maturité de cinq ans.
C’est le taux le plus bas enregistré pour un emprunt tunisien avec garantie américaine –c’est la troisième opération de ce type depuis 2012. En 2012, Tunis a levé 485 millions de dollars à un taux de 1,686 %, en 2014 500 millions de dollars à un taux de 2,452%. Malgré le coupon de l’opération, celle-ci a suscité une forte adhésion des marchés, se félicite la Banque centrale tunisienne. «Cette émission a été effectuée à des conditions financières avantageuses […] à la faveur d’un book d’ordre très large et diversifié comprenant une base d’investisseurs de qualité, et d’un montant de soumissions dépassant de 6 fois le montant annoncé, soit plus de 3 milliards de dollars US», souligne le communiqué de la BCT. Outre l’emprunt de 500 millions de dollars, la Tunisie pourrait également émettre un emprunt international en euros, qui devrait, en partie, servir à financer le budget 2016 du pays. Fixé à 29,25 milliards de dinars (12,8 milliards d’euros), il prévoit un déficit de 3,66 milliards de dinars.
La loi de finances prévoit également l’émission d’un emprunt conforme à la finance islamique (sukuk) de 1 milliard de dirhams. Fin mai 2016, le déficit budgétaire sur cinq mois atteignait 1 823 millions de dinars, contre 126 millions de dinars à la même période l’an dernier, «à cause de l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres», regrette la Banque centrale, dans un rapport publié cette semaine. L’institution pointe notamment la percée des dépenses de fonctionnement durant cette période (+19,9%), ainsi que celle des dépenses de rémunération (+18,3%) et des interventions et transferts (+35,5%, contre un recul de -29,6% entre janvier et mai 2015).
M. B.