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TRÊVE À GHAZA : Libération attendue d’une deuxième vague de prisonniers

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De nouvelles libérations de prisonniers devaient avoir lieu, hier, deuxième jour de la trêve humanitaire entre le mouvement palestinien Hamas et l’entité sioniste suite à un accord signé entre les deux parties sous l’égide du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte après sept semaines d’intenses bombardements israéliens sur la bande de Ghaza.

En effet, après l’échange vendredi, jour de l’entrée en vigueur de cette pause, de 13 Israéliens contre 39 Palestiniens, dont 24 femmes et 15 enfants, un deuxième groupe composé de 42 prisonniers femmes et enfants Palestiniens devait être libéré, hier soir, contre 14 Israéliens entre femmes et mineurs dans le cadre de la deuxième phase de cette opération. Peu avant, Israël avait indiqué avoir reçu une liste d’Israéliens devant être libérés de Ghaza par le Hamas. L’État hébreu a dit en outre se préparer à libérer 42 prisonniers palestiniens dans le cadre de la 2e phase de l’accord sur les échanges de prisonniers.
Parmi les prisonnières palestiniennes qui devaient être libérées se trouve Israa Jaabis, qui a subi des brûlures au visage. Elle a également perdu ses doigts sous la violence et la torture, a rapporté la presse palestinienne. Nourhan Awad, Shorouk Dwayyat, Nofat Hammad, Aisha Afghani et Fadwa Hamada seraient également libérées à se fier aux mêmes sources.
Les militaires israéliens entre les mains de la résistance palestinienne ne seront pas libérés, par contre, avant l’arrêt total de l’agression israélienne contre le territoire palestinien. Les combattants palestiniens tenteraient peut être de les échanger contre la totalité des prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes.
Selon la résistance palestinienne, la partie israélienne n’a pas respecté la totalité des termes de la trêve pour la libération des prisonniers et que de nombreuses violations ont été commises. En plus de violer les dispositions liées à l’entrée des camions humanitaires dans la bande de Ghaza notamment pour le nord de l’enclave. Ce qui constitue affirme la résistance une menace sur l’avenir de l’ensemble de l’accord faisant état également de tirs israéliens dans plusieurs endroits de Ghaza, causant la mort de deux personnes. Des accusations portées également par le chef de la Commission des prisonniers et ex-prisonniers, Qaddura Fares, qui a affirmé que la partie israélienne n’a pas respecté le critère de l’ancienneté en détention exigé par la résistance dans le choix des prisonniers palestiniens libérables et contenu dans l’accord signé. « L’accord stipulait la libération des prisonniers en fonction de leur ancienneté, mais qu’Israël ne l’a pas respecté hier », a-t-il dit.

Quand la joie se mêle à la douleur
Il est utile de rappeler, dans ce contexte, que le nombre de prisonniers dans les prisons de l’occupation israélienne a atteint 7 500, dont 72 femmes et 250 enfants. Depuis le 7 octobre dernier les forces sionistes ont arrêtés 3160 Palestiniens en Cisjordanie. Plusieurs femmes palestiniennes libérées ont exprimé leur joie d’avoir retrouvé enfin la liberté tout en ayant une pensée à ceux et celles parmi les Ghazaouis notamment qui se sont sacrifiés pour que cette liberté soit possible aujourd’hui. « Notre joie est incomplète en raison des sacrifices et des martyrs de Ghaza et des condamnés à vie, et si Dieu le veut, toutes les prisons seront blanchies », a déclaré Farid Abdel Latif Najm, une des prisonnières palestiniennes relâchées. Dans une lettre à l’adresse des Ghazaouis, Hanaa Barghouthi, la sœur du leader du mouvement Fatah, Merouane Al Bargouthi, également en prison depuis 11 ans, a affirmé en guise de remerciement et de reconnaissance que sans la résistance, elle et les autres ne seront pas libres aujourd’hui. « Il est très difficile de se sentir libre et d’être libérée en échange du sang des martyrs de Ghaza », a déclaré pour sa part, Marah Bakir, une autre prisonnière libérée. Le prisonnier libéré Rawan Abu Ziadeh, de son côté, a exprimé sa douleur face au nombre effarant des martyrs tombés sous les bombardements israéliens notamment à Ghaza. « Les prisonnières sont soumises à de nombreuses violations dans les prisons de l’occupation », a décrit par ailleurs, les conditions d’incarcérations dans les geôles israéliennes.
Une autre palestinienne libérée du nom de Tahrir Abou Soumia, a indiqué que le prix payé pour leur libération est très élevé, assurant que les blessures et les douleurs des Ghazaouis sont également les leurs. Arrêtée en août 2022, Walaa Tanji, qui vient d’être libérée à la faveur de cet accord a déclaré pour sa part, que les prisonnières palestiniennes « souffraient de la faim, de la soif comme elles sont violentées et humiliées notamment après le 7 octobre dernier ou elles sont fouillées toutes nues. En revanche, les prisonniers détenus par les résistants palestiniens se portent plutôt bien et semblent bien traités. En effet, le journal britannique The Telegraph a rapporté que la plupart des prisonniers israéliens libérés de la bande de Ghaza étaient en bonne santé citant les déclarations de médecins de l’hôpital pour enfants Schneider, où quatre femmes et quatre enfants ont été transférés après leur libération. À souligner, par ailleurs, que 11 Thaïlandais, et 1 philippin ont été également libérés dans un autre cadre. L’accord conclu mercredi entre le gouvernement israélien et le mouvement palestinien prévoit l’échange de cinquante femmes et enfants détenus par le Hamas contre 150 prisonniers palestiniens, et une trêve de quatre jours renouvelable. La pause implique également l’arrêt momentané des combats et une augmentation de l’aide humanitaire qui devrait toucher également le nord de Ghaza. Hier encore, le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Ghaza, Hisham Muhannaa a affirmé poursuivre les contacts avec toutes les parties pour finaliser l’accord d’échange. Le président américain Joe Biden a assuré, de son coté, que l’opération d’échange s’est bien déroulée et que les premiers jours sont toujours difficiles pour mettre en œuvre l’accord. « Nous nous attendons à ce que davantage de détenus soient libérés dans les prochains jours», a-t-il ajouté. Les Égyptiens acteurs clés dans ces négociations ont fait état, de leur côté, de contacts intenses pour la libération d’un plus grand nombre de prisonniers et de détenus.

Des Ghazaouis déplacés au Sud reviennent au Nord
Aux premières lueurs du jour de vendredi, et malgré les tracts lancés depuis les airs par l’armée israélienne prévenant que « la guerre n’est pas encore finie », des milliers de déplacés palestiniens quittent leur lieu de refuge écoles et hôpitaux dans le sud pour rentrer chez eux au nord de la bande de Ghaza en dépit des mises en garde israéliennes. Plusieurs ont été d’ailleurs blessés lors de leur tentatives de regagner le nord. Hier encore, au deuxième jour de cette pause humanitaire, le porte-parole de l’armée israélienne Avichay Adraee a publié sur X anciennement twitter un nouvel appel vidéo dans lequel il demande aux Gazaouis de rester dans le sud de la bande de Ghaza. « N’essayez pas de vous déplacer vers le nord de la bande de Ghaza », a-t-il prévenu. « Nous ne quitterons pas notre terre, nous resterons à Ghaza et nous reconstruirons nos maisons », a déclaré un palestinien, heureux de retrouver son village à Khaza’a à l’est de khan Younes intensément bombardé par l’armée israélienne, dans un message qui s’apparente à une réponse claire et nette à la demande israélienne. « Nous retournerons même dans les ruines de notre maison démolie, nous installerons une tente et resterons fidèles à notre terre », se sont là également les propos d’une palestinienne qui a également regagné le même village en ruine.

Des aides humanitaires aussi pour le nord de Ghaza
Privés des aides humanitaires consacrées seulement aux Ghazaouis du sud dans une tentative des forces israéliennes de forcer les Ghazaouis du nord à descendre vers le sud du territoire, l’accord signé implique désormais l’arrivée de ces aides aux habitants du nord de l’enclave palestinienne du moins durant cette période de répit. À cet effet, le Croissant-Rouge de la bande de Gaza a confirmé avoir reçu, hier 196 camions chargés d’aide humanitaire notamment de la nourriture, de l’eau, des fournitures médicales et des médicaments, indiquant attendre l’arrivée de 61 camions chargés du matériel médical pour le nord de Ghaza. Le chargement devrait passer par les points de contrôle de l’occupation israélienne.

La Cisjordanie toujours au rythme des affrontements
Si la Bande de Ghaza a connu un répit de quatre jours après un accord signé entre les sionistes et le mouvement Hamas, la Cisjordanie quant à elle n’a connu d’accalmie ou des affrontements ont eu lieu dans différentes régions après des tentatives d’incursions des forces d’occupation. Dans la localité de Qabatiya au sud de la ville de Jénine en Palestine occupée, un médecin palestinien est tombé en martyr hier sous les balles de l’armée de l’occupation sioniste, alors que son frère et un autre jeune ont été blessés, a rapporté l’agence de presse Wafa. L’armée d’occupation israélienne a également pris d’assaut le quartier de Jabal Al-Tawil. Le nouveau camp d’Askar, à l’est de Naplouse, a été lui aussi assiégé par pas moins de 15 véhicules militaires israéliens alors que cette localité célèbre la libération de la prisonnière Sarah Abdoullah.
Brahim O.

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