Alors que cette catégorie a plus que jamais besoin d’une prise en charge spécifique, en lui mobilisant des infrastructures modernes avec des personnels soignants spécialisés, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, estime que nos hôpitaux psychiatriques sont largement suffisants pour accueillir nos malades mentaux, dont la majorité se trouve dans les rues en l’absence des services du ministère de la Solidarité.
Le constat a été clairement traduit dans les dernières déclarations de Benbouzid à la radio nationale, en annonçant la transformation de la majorité des hôpitaux psychiatriques en structures hospitalières générales, précisant que seulement 20 % du parc hospitalier spécialisé en psychiatrie gardera sa vocation originelle. « C’est ce que compte faire le ministère de la Santé », déclare Benbouzid jeudi en marge de la plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. « Personnellement, j’ai décidé de convertir l’hôpital de Boudouaou en hôpital pour pédiatrie, gastro et autres spécialités, pour qu’une large population en bénéficie », ajoutant que d’autres infrastructures seront transformées afin de répondre aux besoins des citoyens. Dans une autre déclaration rapportée par l’APS, il a fait savoir qu’à cause des problèmes de terrain et de travaux publics concernant le logement il a été décidé de transformer cet hôpital. « Une parcelle a été programmée pour la construction d’un hôpital, à condition que l’AADL prenne en charge les frais d’étude des modifications suite au changement de terrain». Cependant, a poursuivi le ministre « il s’est avéré que cette parcelle de terrain contient une station-service et ne peut donc pas être exploitée, soulignant qu’en attendant la levée du gel de ce projet et l’attribution d’une nouvelle parcelle de terrain pour sa réalisation, il a été décidé de convertir l’hôpital spécialisé en maladies mentales de Boudouaou en établissement hospitalier public afin d’assurer la couverture sanitaire hospitalière des habitants de l’ouest de la wilaya, à savoir Boudouaou et Khemis El Khechna, dont le nombre est de 569 426 habitants » explique le premier responsable de la santé.
En outre il dira, en réponse à un sénateur, que les travaux de réalisation d’un hôpital spécialisé dans les maladies mentales d’une capacité de 120 lits à Boudouaou sont terminés, parallèlement au parachèvement des démarches nécessaires pour lancer un hôpital spécialisé dans la prise en charge de la mère et de l’enfant d’une capacité de 80 lits à Boumerdès.
Covid-19 : respecter à la lettre le protocole d’accueil des malades
Par ailleurs, et pour ce qui est de la prise en charge des malades atteints de Covid-19, Benbouzid, a affirmé, la poursuite de l’application de la stratégie du secteur d’accueillir et de soigner les malades COVID-19, écartant la création ou l’affectation «d’un établissement donné» à ces patients, déclarant que « cela est pratiquement impossible, car il est irraisonnable d’accueillir un grand nombre de malades dans un seul établissement faute de moyens matériels et humains ». Précisant que cette stratégie tend à « protéger les malades non infectés et ceux souffrant d’immunodépression tels que les cancéreux et les insuffisants rénaux ». Rappelant l’affectation de plusieurs services à la prise en charge de ces malades au niveau de la majorité des établissements de santé, le ministre a ajouté que plus de 18 000 lits au niveau national et plus de 1 400 lits en soins intensifs ont été assurés, outre l’élément humain pour veiller en permanence sur les malades. Précisant qu’afin d’éviter la contamination au niveau des établissements hospitaliers accueillant les malades, le secteur de la santé s’est engagé à suivre le protocole relatif à leur accueil avec l’affectation d’espaces de sélection loin des urgences, a-t-il rassuré.
Sarah Oubraham