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Traitement des déchets hospitaliers à Annaba : Un défi pour préserver l’environnement et la santé publique

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La problématique d’élimination des déchets d’activités de soins à risque infectieux (Dasri) posée depuis plus de six ans dans la wilaya d’Annaba vient d’être résolue avec la mise en service au centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd d’une unité de traitement de ce type de déchets menaçant la santé publique et l’environnement.

D’une capacité de traitement de 300 kg par heure, cette unité devra permettre de traiter les quantités de déchets accumulés durant toute cette période et estimées à 500 tonnes, a assuré le directeur de wilaya de la santé, Abdennacer Daâmache. Satisfaisant aux normes universelles, cette installation de traitement des Dasri, entrée en activité au mois de juillet passé utilise la technologie de stérilisation par vapeur qui transforme ces déchets spéciaux en déchets ordinaires sans risque pour la santé et l’environnement, a ajouté le même responsable qui a précisé que cette unité traitera la totalité des déchets des activités de soins des différentes structures sanitaires de la wilaya. Au cours de la prochaine année 2020, un second équipement similaire pour lequel le ministère de la Santé a affecté 100 millions DA sera acquis par la wilaya qui fera ainsi «un bond qualitatif» dans le traitement des Dasri et la protection de la santé publique et de l’environnement. Outre son impact sur la santé et l’environnement, ces équipements assureront des revenus pour le secteur puisque le traitement d’un kilogramme de déchets par les incinérateurs privés revient entre 20 et 100 DA, a ajouté M. Daâmache, relevant que des conventions peuvent être signées avec les cliniques et les praticiens privés pour traiter les déchets générés par leurs activités selon cette technique conforme aux normes de santé et amie de l’environnement. Si le problème des déchets Dasri est résolu de la sorte, la question de l’hygiène à l’intérieur des structures sanitaires a nécessité à son tour des actions d’urgences pour remédier aux causes du recul observé et des risques qui en découlent de prolifération d’infections nosocomiales, soutiennent des responsables de la gestion des services hospitaliers à Annaba. Etroitement lié aux conditions d’hygiène lors de l’accomplissement de l’acte de soin et de prise en charge du patient à l’intérieur des structures hospitalières, ce type d’infections est la cause de complications des traitements médicaux et d’augmentation des coûts d’hospitalisation, relèvent les responsables des services médicaux au CHU d’Annaba. Des conditions d’hygiène basiques requièrent un approvisionnement constant et régulier en eau potable des établissements de santé et le respect rigoureux des règles d’hygiène de base dont le lavage des mains et l’utilisation de gants médicaux de qualité outre le nettoyage continu et la stérilisation, assurent les mêmes cadres. Au CHU Ibn Rochd, 7,5 % des malades admis contractent une infection nosocomiale, selon les enquêtes effectuées par le service d’épidémiologie et de médecine préventive de cette structure. Même si leur taux demeure dans les proportions moyennes reconnues à travers le monde (entre 5 et 10 %), «les infections contractées à l’intérieur de l’hôpital allongent la période de traitement et augmentent les frais de soins», note Pr. Mohamed Gherbi, chef de service d’épidémiologie et de médecine préventive. «Le tiers des maladies nosocomiales peut être évité par une hygiène systématique des mains pour tout acte médicale», assure le spécialiste en se référant à des études de terrain effectuées à travers le monde.

Hygiène impossible quand l’eau fait défaut
Lorsque la disponibilité régulière de l’eau fait défaut dans la plupart des établissements de la wilaya, on ne peut assurer un environnement propre et sain pour le patient, les agents de la santé et le staff médical, relèvent les cadres du CHU d’Annaba qui accueille annuellement 60.000 patients à travers ses structures incluant les hôpitaux Ibn Rochd, Ibn Sina et Derbane, la clinique Sainte Thérèse de pédiatrie et la clinique d’ophtalmologie. La condition de disponibilité de l’eau fait défaut à titre d’exemple à l’hôpital Ibn Sina qui accueille les services de cardiologie, néphrologie, médecine interne et des grands brûlés, où l’eau ne coule pas des robinets des salles d’eau pour des raisons liées à la gestion des canalisations d’approvisionnement en eau, selon des rapports du service d’épidémiologie et de médecine préventive. Outre les perturbations de l’approvisionnement en eau de certains établissements sanitaires ou encore son absence totale dans certains autres établissements, la question de l’hygiène hospitalière est intrinsèquement reliée à la ressource humaine, assure le directeur général du CHU Annaba Bensaïd Nabil qui a indiqué que le CHU emploie au total 51 femmes de ménage à travers ses 45 services, 9 laboratoires et 5 structures de médecine dentaire. En 2018, 22 femmes de ménage ont été mises à la retraite sans être remplacées par de nouveaux travailleurs à cause du gel des recrutements, a souligné le même responsable qui a relevé en outre, que le personnel en charge de l’hygiène au CHU n’est pas formé à l’hygiène en milieu hospitalier qui exige certaines règles face aux déchets hospitaliers. A cela s’ajoute l’absence des conditions de stérilisation conforme aux normes et l’inexistence d’espaces de mise en quarantaine en cas de maladie infectieuse, souligne-t-on dans les mêmes rapports du service d’épidémiologie. Pour pallier à ces insuffisances, plusieurs opérations ont été engagées dans le CHU d’Annaba, affirme son directeur qui note que la priorité dans ces actions a été accordée à l’hôpital universitaire Ibn Rochd avec ses services de chirurgie de voies urinaires où sont effectuées les opérations de greffes rénales, de pédiatrie, de médecine interne et de chirurgie générale où les risques d’infections nosocomiales sont plus élevées. Dans ce cadre, une enveloppe financière de 100 millions DA a été octroyée à la requalification de ces services et la réhabilitation de leur chaîne de stérilisation, a précisé le même responsable ajoutant que les actions de réhabilitation se poursuivront en 2020 pour concerner le reste des services de l’hôpital universitaire Ibn Rochd.

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