Une évolution importante du trafic du carburant au niveau des frontières est et ouest a été enregistrée durant le premier semestre 2014. Les Douanes algériennes ont saisi l’équivalent de 1 425 000 litres de gasoil et 1 187 véhicules destinés au transport du carburant pour une valeur de 3 milliards et 496 millions de dinars.
L’étendue des frontières algériennes a contraint les pouvoirs publics d’élaborer des mécanismes de surveillance aussi efficaces pour déjouer les plans des narcotrafiquants et lutter efficacement contre les contrebandiers au niveau des frontières. Pour rattraper le retard accusé en matière de surveillance, un certain nombre de mesures ont été prises. L’inspecteur général des Douanes algériennes, Abdelmadjid Mahrèche en a dévoilé les plus importantes. S’exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, l’inspecteur général des Douanes a qualifié le programme de lutte contre la contrebande au niveau des frontières est et ouest élaboré par les pouvoirs publics comme le remède qu’il faut pour éradiquer ce fléau qui cause d’énormes préjudices pour l’économie nationale. Ainsi, selon le responsable des Douanes algériennes, il sera question de la réalisation de 86 nouveaux postes frontaliers tout au long de la frontière est-ouest. Les travaux d’une dizaine de postes ont été déjà achevés et les 76 autres restant sont en cours de réalisation a-t-il indiqué. Pour l’encadrement de ces 86 postes frontaliers, les Douanes algériennes prévoient la formation et le recrutement d’environ 1700 douaniers. Abdelmadjid Mahrèche a justifié le renforcement des mesures de surveillance au niveau de la frontière est-ouest par l’ampleur du phénomène de la contrebande. Chiffres à l’appui, l’inspecteur général des Douanes a fait savoir qu’en 2009, il a été enregistré 5 627 affaires de contrebande dont 509 affaires concernant des infractions au change.
Cela représente un total de 23 935 infractions pour la même année a-t-il ajouté. Le phénomène de la contrebande va crescendo. Selon toujours les chiffres fournis par ce responsable, le nombre d’infractions enregistrées pour l’année 2013 est estimé à 26 000. La tendance n’est pas à la baisse, puisque pour le premier semestre de 2014, le nombre d’infractions enregistrées est estimé à 17 461.
Le carburant (gasoil et essence) figure au peloton de la liste des produits ciblés par les contrebandiers. Durant l’année 2010, les Douanes algériennes ont traité 1 604 affaires liées au trafic de carburant qui se sont soldées par la saisie de 1 662 000 litres de liquide subventionné. Les services des Douanes ont également saisi 1327 véhicules utilisés par les contrebandiers pour le transport du carburant.
La valeur des quantités de carburant et véhicules saisis, s’élève, selon ce responsable, à 1 milliard et 301 millions de dinars. Toujours au chapitre du trafic du carburant, 298 affaires ont été traitées en 2013, ce qui a permis la saisie de 685 000 litres et 151 véhicules destinés au transport de ce liquide. Cette marchandise saisie est d’une valeur de plus d’un milliards de dinars. Les coups de filet des Douanes algériennes ne semblent pas dissuader les contrebandiers de baisser leur rythme de trafic de carburant. Les chiffres de 2014 illustrent une augmentation du trafic de ce liquide subventionné par l’État. Au chapitre des infractions de change liées au commerce extérieur, il a été enregistré plus de 7 milliards 372 millions de dinars a-t-il estimé.
L’autre volet abordé par l’invité de la Chaîne III concerne les importations frauduleuses de produits pyrotechniques dont l’utilisation est, par ailleurs, interdite en Algérie.
Hacène Nait Amara