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Tout le monde s’accorde à dire que l’espoir d’une qualification est toujours permis : Avant d’arriver à Moscou, les Verts ont encore besoin de grandir

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Nigeria- Algérie. Une lourde défaite qui a fait tellement mal. Un ratage monumental qui n’en finit plus d’interpeller, beaucoup d’encre et de salive (c’est loin d’être fini) ayant coulé sous les ponts.

Azouaou Aghilas

Pour dire la grosse déception populaire qui a suivi, le supporter des Verts, tombant de haut, ne comprenant rien à la descente aux enfers de ses favoris qui n’ont plus, désormais, après la punition d’Uyo et les premières craintes (fondées malheureusement même si l’on veut bien croire à un petit miracle et un reversement de situation paraissant pratiquement imprévisible quand bien même, et dans cette dure aventure que sont les qualifications africaines pour un Mondial, les exemples ne manquent pas en nous offrant des sélections dans le plus mauvais couloir, renaître subitement de leurs cendres, à l’image notamment du Cameroun qui, et avant de composter son billet pour le Mondial 2010, se retrouvait avec un petit point dans l’escarcelle à l’arrivée de la 2e étape où il comptait un nul à domicile et une défaite en déplacement avant de signer une suite un sans-faute en alignant quatre succès d’affilée et décrocher les 13 points qui lui permettront de prendre l’avion pour l’Afrique du Sud, ce qu’a réalisé également l’Egypte, à la même période, sans pouvoir l’accompagner en échouant aux barrages contre … l’Algérie dans la fameuse der d’Oum Dourmane, Soudan) leur destin en main et doivent espérer un vrai coup du sort en plus de se montrer plus entreprenants en ne rééditant pas la même prestation du Nigeria qui leur vaut aujourd’hui de nourrir bien des appréhensions quant à la réalisation de leur rêve de mener le football national pour la 3e fois consécutive à un Mondial. Un sérieux revers qui fait mal et pas sans conséquences, les séquelles, visibles à voir les réactions, loin d’être optimistes, qui ont suivi. Un revers qui ramène l’E.N à la case départ et impose une halte. Un mea-culpa plus que jamais d’actualité depuis le bras de fer gagné par les joueurs contre l’ex-sélectionneur serbe contraint fatalement à la démission. Et il en faut du courage pour reconnaître ses tares, de l’honnêteté intellectuelle pour le faire. Le dire à haute voix. Le premier à le faire a pour nom Carl Medjani, le capitaine, qui aura la lucidité, loin de la suffisance de nombre de ses coéquipiers de sélection, de dire tout haut, à froid et sous le coup d’une déculottée pourtant amère (la pilule mettra du temps sûrement pour passer auprès d’une opinion qui se demande ce qui se passe réellement dans ce qui doit constituer la vitrine du football algérien), trouvera les mots justes pour remettre les choses à leur juste place. Dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas, en estimant (c’est une première depuis pratiquement la fin du Mondial sud-africain, lorsque les Verts ont commencé leur montée en puissance et leur arrivée en tête du très officieux classement Fifa, un leadership par ailleurs contesté par des observateurs ne lui prêtant aucune attention, le président de la FAF en tête, le costume de leader se justifiant d’abord par les titres gagnés), sans faux-fuyant, «sans se chercher des excuses» au détour du 1-3 concédé au Nigeria devant un des plus sérieux concurrents, et ça l’honore, que «l’EN n’est pas encore une très grande équipe.» Explication de l’intéressé ? Toute simple et ça a le mérite d’être claire : «Moi, je dis que c’est dans ce genre de matchs qu’on se mesure et qu’on saisit bien les progrès qui nous restent à accomplir. Cela fait longtemps qu’on nous considère comme étant une grande équipe, mais moi, je dis qu’on ne l’est pas encore, il faut travailler encore très dur pour arriver au niveau qu’on recherche.». ça reste flou ? Qu’à cela ne tienne : « A Uyo, on a joué face à une très grande équipe, composée de joueurs très talentueux et qui évoluent dans de très grands clubs en Europe. Et lorsqu’on joue le Nigeria, ce n’est pas facile, avec tout le respect que je dois aux autres équipes qu’on va ou qu’on a (il fait allusion, on le devine à des équipes comme le Lesotho, les Seychelles, voire la Tanzanie ou l’Ethiopie, balayées carrément et incapables de vous fixer sur votre niveau réel ou statut supposé, ndlr) affrontées, d’où la complexité du travail qui nous attend.» Avant d’aller faire taire les mauvaises langues en CAN 2017 où il est exigé, ni plus ni moins, que les demi-finales, voire le titre -ça sera problématique pour une sélection touchée au moral mais appelée à trouver justement une source supplémentaire de motivation pour réaliser la meilleure performance possible, et se consacrer après au reste des éliminatoires du Mondial russe- Medjani, un brin réaliste, s’il ne veut toutefois pas se montrer défaitiste, et surtout pas se mentir en reconnaissant le côté « très relevé du groupe qui nous est proposé par le sort », tout en rassurant le public algérien que « rien n’est encore perdu pour le moment, il reste des matchs encore, et on se battra à fond jusqu’à la dernière minute, même si on sait que cela va être très compliqué- afin de retrouver une sérénité perdue. Se dire enfin qu’on « est une grande équipe. Et on ne l’est pas encore». Justes propos (merci Medjani pour cette franchise) salués par un technicien (Roland Courbis, pour ne pas le nommer et qui enrichit le débat en donnant raison au joueur de Leganes) en abondant dans le même sens avec ce «Medjani a raison, l’Algérie n’a rien d’une grande équipe» sans concession. Pour preuve ? Celui qui n’a jamais caché «sa sympathie et son affection» pour l’Algérie et son football après son passage réussi par l’USM Alger, est catégorique. D’autant plus vrai que, assène-t-il, après une déconvenue qui passe mal, «sur le match de samedi, l’Algérie n’a pas montré qu’elle était une grande équipe. Je le confirme. Une équipe qui prend trois buts de cette façon est une équipe qui ne fait peur à personne.» Tout est dit. Sans démagogie. Aussi clair que «l’Algérie n’est pas encore une grande sélection africaine.» Une défaite qu’il faudra se résoudre à digérer au plus vite pour repartir du bon pied. En commençant par remettre les pieds sur terre, retrousser les manches. Un mal pour un bien en fait. Ça peut servir. Dès la messe du ballon rond de janvier prochain au Gabon.

A. A.

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