La polémique enfle entre l’écrivain algérien Yasmina Khadra et le ministre de la Culture Azeddine Mihoubi. Le sujet de discorde ? L’auteur de « Ce que le jour doit à la nuit » se plaint de censure et de blocage sur une émission, dont le tournage est prévu en Algérie, et qui lui sera consacrée par un journaliste français de Canal +.
Yasmina Khadra a eu le ministre Mihoubi dans le viseur et ce dernier s’en lave les mains et le renvoie au ministère des Affaires étrangères. «L’émission littéraire “21 cm” (Canal+) que M. Augustin Trapenard allait me consacrer à Oran en ce mois de décembre a été annulée faute d’autorisation de tournage refusée par le ministre de la Culture algérien. Il s’agit d’une émission purement littéraire, apolitique, sur mon parcours de romancier et sur les lieux qui m’ont inspiré et forgé. M. Mihoubi, vous qui êtes poète, pourriez-vous nous dire pourquoi vous vous êtes opposé à ce que vous êtes censé défendre ?», accuse l’écrivain-vedette.
Exprimant son droit de réponse à un reproche qui le vise personnellement, le ministre de la Culture réplique, dans un Tweet publié hier, en précisant : «Yasmina Khadra confond accréditation de l’organe de presse et le visa du journaliste étranger qui relève du MAE avec l’autorisation de tournage qui relève du ministère de la Culture qui intervient après la procédure avec le MAE. Aucune autorisation de tournage n’a été autorisée». En d’autres termes, l’auteur de l’émission en question, un journaliste de son état exerçant à la chaine française Canal +, devrait d’abord s’adresser au ministère des Affaires étrangères algérien pour accomplir la procédure de visa avant de prendre attache, ensuite, avec le département de la Culture pour demander l’autorisation de tournage de cette émission, prévue à Oran, selon l’écrivain.
N’étant pas convaincu de la réponse du ministre, Yasmina Khadra le relance quoi qu’il dit ne pas vouloir polémiquer avec son vis-à-vis d’autant plus qu’il s’échangeait avec lui à coup de déclarations faites sur leurs comptes respectifs des réseaux sociaux. «La procédure engagée par l’équipe de l’émission s’est opérée en fonction de la réglementation. On s’est adressé à l’ambassade d’Algérie en premier qui a certifié qu’il fallait l’autorisation de tournage de votre ministère d’abord, ensuite saisir le Mae pour le visa. Le renvoi des responsabilités est un sport national. Il ne faut pas trop en abuser. Les demandes ont été formulées depuis des semaines. Votre ministère n’a pas daigné leur donner suite. Votre silence a été éloquent. Car vous auriez pu orienter l’équipe du tournage sur les services concernés. Mais Bon», répond à nouveau l’écrivain algérien.
F. Guellil