L’Algérie brille sur les routes camerounaises grâce à Mohamed Nadjib Assel, vainqueur dimanche matin de la 4e étape du Tour Cycliste du Cameroun. Une performance qui confirme la montée en puissance de la sélection nationale dans cette 21e édition de la compétition.
Le cyclisme, souvent considéré comme une discipline de fond, révèle aussi de grands talents venus de pays où il n’est pas roi. L’exploit réalisé par Assel en terres camerounaises symbolise cette ambition algérienne grandissante de s’imposer sur la scène continentale, étape après étape. En parcourant les 122,8 kilomètres entre Yaoundé et Bafia en 2 heures, 51 minutes et 4 secondes, Mohamed Nadjib Assel a réalisé un coup de maître. L’Algérien a su résister à la concurrence de coureurs européens expérimentés, notamment l’Allemand Lucas Carstensen, représentant de l’équipe Team Strock Metropol Cycling, et le Néerlandais David Brinkman, engagé avec le Global Cycling Team. Tous deux ont franchi la ligne d’arrivée avec le même temps que le vainqueur, soulignant la ténacité du sprint final. La veille, lors de la troisième étape courue sur un circuit fermé à Garoua, c’est un autre international algérien qui s’était illustré : Islam Mansouri. Auteur d’une course très engagée sur les 80 kilomètres du parcours, il avait terminé deuxième derrière l’Allemand Carstensen, avec le même chrono de 1h47’27″. Une régularité de haut niveau qui confirme la forme actuelle des Verts dans cette épreuve.
Une équipe algérienne ambitieuse
L’Algérie a engagé une sélection de six coureurs pour cette 21e édition du Tour Cycliste du Cameroun, organisée du 4 au 15 juin 2025. En plus d’Assel et Mansouri, l’équipe nationale compte dans ses rangs Abdallah Benyoucef, Mohamed Daid, Slimane Badlis et Zaki Boudar. Le groupe est placé sous la direction du sélectionneur Khalil Tamarent, assisté par le mécanicien Kamel Benguenif. Ce groupe homogène mêle jeunesse et expérience, avec pour objectif clair de rivaliser avec les meilleures formations africaines et européennes. Les performances des deux premières étapes laissent entrevoir une possible victoire d’étape supplémentaire, voire une ambition au classement général si la dynamique est maintenue. La compétition, qui comprend dix étapes, traversera sept des dix régions du Cameroun, offrant un parcours varié aux coureurs : plaines, reliefs, chaleur humide… autant de facteurs qui mettent à l’épreuve la résistance physique et mentale des participants. Pour les Algériens, ces conditions permettent également de préparer les prochaines échéances continentales dans un environnement exigeant.
Un terrain d’expérience en Afrique centrale
Au-delà des performances individuelles, la participation algérienne s’inscrit dans une stratégie plus large de développement du cyclisme national à l’international. La Fédération algérienne mise sur la multiplication des expériences africaines pour former ses jeunes athlètes et les confronter aux réalités du haut niveau. En ce sens, le Tour du Cameroun représente un laboratoire grandeur nature. En affrontant des équipes professionnelles venues d’Allemagne, des Pays-Bas ou encore du Rwanda, les coureurs algériens gagnent en endurance, en tactique et en confiance. La victoire d’Assel à Bafia et la place d’honneur de Mansouri à Garoua témoignent d’un travail de fond mené depuis plusieurs saisons.
Reste à savoir si cette dynamique pourra se poursuivre jusqu’à la dernière étape, prévue le 15 juin. Mais à ce stade de la compétition, l’Algérie peut déjà se targuer d’avoir marqué les esprits.
M. A. T.