Le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi (Alger) a abrité, mercredi soir, une cérémonie en hommage au maître du hawzi, Cheikh El Hadj Mohamed Ghaffour, en reconnaissance de son riche parcours artistique et de son rôle dans la préservation du patrimoine musical andalou algérien. La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a présidé la cérémonie organisée à l’initiative de l’Association artistique et culturelle « 3e Millénaire », avec la participation du TNA et de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA), en présence de plusieurs personnalités culturelles et artistiques, ainsi que de la famille de l’interprète de la célèbre qacida « Welfi Meriem », El Hadj Mohamed Ghaffour (94 ans). Intervenant à cette occasion, la ministre de la Culture et des Arts a salué la contribution de ce « chantre de la musique hawzi » au rayonnement de la culture algérienne et à la préservation de son patrimoine musical. Elle a aussi salué l’association « 3e Millénaire » pour les hommages qu’elle rend aux « figures emblématiques de la culture et de l’art algériens ».
Ces initiatives, a-t-elle dit, « ont vocation à ancrer la culture de la reconnaissance envers tous les artistes qui ont grandement contribué à la préservation de l’art et du patrimoine culturel national authentique ». Dans une déclaration à l’APS, l’artiste El Hadj Mohamed Ghaffour a exprimé sa joie et sa gratitude pour cette louable initiative, sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts. « C’est en quelque sorte le couronnement de mon long parcours artistique (1948-2010) », a-t-il dit, estimant que « la relève est assurée ». La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance festive avec la participation de grands artistes, dont Abdelkader Chaou, Samir Toumi et Zakia Kara Terki, qui ont enchanté le public avec des morceaux de musique hawzi de style nedromi et des extraits de noubas andalouses. Malgré son âge avancé, El Hadj Mohamed Ghaffour est monté sur scène pour interpréter des extraits de son répertoire musical. Né en 1930 à Nedroma, dans la wilaya de Tlemcen, Cheikh El Hadj Mohamed Ghaffour a appris la musique auprès de son oncle dans les années 1940, avant de rejoindre des associations artistiques et de lancer sa carrière en chantant dans les mariages et les événements religieux.
Lors de la guerre de libération, il rejoint la lutte dans les rangs du Front de libération nationale (FLN). Après l’indépendance, il fonde l’association El Mouahidia avec laquelle il remporte, en 1969, le premier prix au Festival de la musique chaâbi à Alger. Il a depuis participé à plusieurs festivals de la chanson andalouse et représenté l’Algérie lors de nombreux événements culturels internationaux.