Une campagne de recensement, d’assainissement et d’organisation de la filière bovine au niveau de Tizi-Ouzou a été lancée par les services de la chambre locale d’agriculture (CAW), a-t-on appris samedi de son premier responsable, Hamid Saïdani.
Cette campagne entamée la semaine écoulée vise, dans un premier temps, à «recenser le cheptel bovins au niveau de la wilaya pour établir un état des lieux qui permettra ensuite d’organiser cette filière et d’optimiser son rendement, que ce soit en production de viande rouge ou de lait» a indiqué M. Saïdani. «C’est une filière instable et fluctuante et qui n’est pas organisée pour cause de plusieurs facteurs et contraintes que rencontrent les exploitants et que nous allons essayer d’endiguer à travers la mise en place de certains mécanismes en vue de sa valorisation» a-t-il ajouté. Plusieurs exploitations, dont l’une dépasse les 500 têtes, ont été déjà visitées par les membres de la CAW qui ont pu s’imprégner des conditions de travail et des contraintes auxquelles font face les éleveurs. Parmi ces contraintes, la question de disponibilité du foncier pour la ré alisation ou l’extension des investissements, la cherté des aliments mais, surtout, a souligné M. Saïdani, «la contrainte majeur de l’écoulement du produit», s’agissant notamment, de l’élevage d’engraissement. «Les éleveurs faisant de l’engraissement sont confrontés à un sérieux dilemme des prix de la viande sur le marché induit par le recours à l’importation de la viande», a expliqué le responsable local qui affirme que ces derniers se retrouvent contraints à «vendre à perte» et «désertent la filière». «Un éleveur qui engraisse un veau pendant 9 à 11 mois endossant tous les frais et qui se retrouve contraint à le vendre à perte ou à le garder encore, ce qui implique pour lui davantage de frais et aucune assurance de bénéfice, n’est nullement motivé pour poursuivre dans le créneau, ce qui provoque la désertion de la filière», a-t-il observé. Et c’est pour aider ces éleveurs à dépasser ces contraintes que la CAW a entrepris de «les sensibiliser sur la nécessité de l’organisation de la filière par la mise en place de mécanismes appropriés», faisant remarquer que «l’organisation et la stabilité de la filière impliquerait systématiquement une stabilité des prix sur le marché». Dans le même sillage, M. Saïdani, lance un appel aux pouvoirs publics pour «revoir la politique d’importation de la viand e fraîche pour se réorienter vers l’encouragement de l’importation de génisses d’engraissement, plus bénéfique pour l’économie nationale». Par ailleurs, et selon le dernier recensement réalisé au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, il y a quelques années déjà, celle-ci comptait quelque 75 000 têtes bovines dont 38 000 vaches laitières. Une réalité qui prédestine la wilaya à être parmi «les leader en production de viande rouge comme en production de lait», a estimé M. Saïdani.