Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a procédé, lundi, à la dénomination de la bibliothèque centrale de Tipasa au nom de l’icône de la littérature algérienne Assia Djebbar.
Trois ans sont passés aujourd’hui après le décès de cette icône «très très particulière», selon l’expression du ministre Mihoubi , qu’était Assia Djebbar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayene, née le 30 juin 1936 à Mihoub, dans la wilaya de Médéa, et ayant grandi à Cherchell, une femme «dont le souvenir restera ancré dans le cúur de chaque algérien jaloux de ses symboles et savants», a-t-il indiqué. L’hommage rendu à cette femme de Lettres, à la renommée universelle, s’inscrit au titre des orientations du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, «qui ne manque jamais une occasion pour rendre hommage aux intellectuels», en baptisant, à leurs noms, des structures et établissements culturels, a indiqué M. Mihoubi. Il a cité, à cet effet, la dénomination de l’Opéra d’Alger au nom de Boualem Bessaieh, au moment où la bibliothèque publique de Tipasa a été baptisée au nom d’Abou Al Kacim Saâdallah. M. Mihoubi a rappelé, à l’occasion, le projet initié par son département ministériel, en collaboration avec l’Office national des arts d’imprimerie, en vue de l’achat des droits de traduction des œuvres littéraires, théâtrales et cinématographiques d’Assia Djebbar. Il s’agit là, a-t-il souligné, d’un projet visant à faire connaître cette icône aux générations montantes, réputée pour son combat pour l’identité nationale, la justice, les faibles et les démunis. Assia Djebbar est décédée le 6 février 2015, à l’âge de 79 ans, léguant pour la postérité un palmarès littéraire des plus riches, caractérisé par une revendication permanente de son identité algérienne, un choix qui lui valu, selon nombre d’observateurs, « la non obtention du prix Nobel de littérature». Cette auteure authentique de la « Nouba des femmes du Mont Chenoua» (1978) a pu se frayer une « place de choix « et « des plus méritées» parmi les géants de la littérature mondiale, a assuré, à l’occasion, l’homme de cinéma Ahmed Bedjaoui, soulignant la grande richesse de son parcours et de son úuvre, étayée par l’obtention de plus d’une quinzaine de prix internationaux. L’écrivaine était, également, une fervente défenseuse de la femme, de la cause palestinienne, et des droits des faibles. Suivant ses derniers vúux, elle a été enterrée le 13 février au cimetière de Cherchell, tous près de ses parents, prouvant encore une fois son attachement à ses origines. La nouvelle de sa mort fut entourée d’un grand élan de solidarité dans le monde, qui s’était accordé sur la perte d’une grande figure de la littérature universelle. Sa dernière úœuvre connue fut « Nulle part dans la maison de mon père «. Les écrits d’Assia Djebbar, de même que son œuvre cinématographique, ont été récompensés par de nombreux prix, dont l’International Literary Neustadt Prize en 1996, le Prix de la paix des éditeurs allemands en 2000, et le Prix international Pablo Neruda en 2005. Elle fut, également, élue à l’Académie française en 2005.