La pièce de théâtre «Axxam nnegh» (notre maison), un mélodrame qui met à nu l’isolement des personnes du troisième âge dans les maisons de vieillesse, a été diffusé dimanche sur la chaîne YouTube du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna).
Ecrit et mis en scène par Okbaoui Cheikh, le spectacle «Axxam nnegh», a été produit à la fin de l’année 2020 par l’association culturelle «Forsane Errok’h» pour les Arts de la scène d’Adrar, en collaboration avec le Fonds d’aide à la création artistique et littéraire du ministère de la Culture et des Arts.
Quatre personnes âgées, incarnées par les comédiens Kenza Talbi (Louiza), Sofiane Mihoub (Zouhir), Malek Fellag (Idir), et Hamza Mechmeche (Saber) racontent, en 87 mn, leurs parcours de vie mettant à nu les raisons qui les ont contraints à l’isolement dans une maison de vieillesse. Rendu par Amazigh Bouakline, un médecin est mis au défi par la direction de l’établissement d’amener un vent de jeunesse dans la vie, devenue pesante, des quatre locataires malheureux se devant de semer en eux l’espoir et l’amour du bien-être, sous peine de démolir l’hospice pour réaffecter son espace au projet de construction d’une autoroute.
La scénographie, œuvre de Chérif Bencherif, au décor minimaliste fait de pantalons transparents renvoyant aux parcours de vie corrects et réguliers des vieillards abandonnés et quelques accessoires (table, chaises et lit), a été d’un apport concluant au spectacle, créant des atmosphères adéquates à la sémantique de chacune des situations, proposées dans un éclairage alternant la pénombre et le plein feu qui a restitué les états d’âme en souffrance des personnages.
Adel Ouahab, concepteur de la bande son, a su illustrer les émotions des comédiens, à travers la reprise d’extraits de chansons nostalgiques renvoyant à l’âge tendre de la jeunesse et quelques chansons festives du patrimoine ou de thèmes rythmiques récurrents exprimant le tourment et le regret, donnant ainsi plus de volume au spectacle.
Originaire d’Adrar, Okbaoui Cheikh, dont les travaux ont plusieurs fois été primés, compte à son actif huit pièces en Tamazight sur la vingtaine de travaux qu’il a mis en scène dont «l’amour interdit» (2008), «le mur» (2013), «Azzouzen», (2015), prix de la meilleure recherche théâtrale au Festival de Babel en Roumanie, ou encore «Jules César» (2016).
Le Tna qui continue de diffuser des spectacles sur sa plateforme numérique, est cependant «prêt à accueillir le public, dans le strict respect des mesures sanitaires prises contre la propagation de la pandémie de la Covid-19», avec la programmation des «nouvelles productions» déjà diffusées sur la toile, a indiqué son directeur Mohamed Yahiaoui.
Le ministère de la Culture et des Arts a récemment décidé de rouvrir au public les théâtres, ainsi que les salles de cinéma et de spectacle, fermés depuis le mois de mars 2020.