L’individu qui avait tenté de s’immoler par le feu devant le siège du ministère de la Justice à Alger, est un justiciable qui jouit de ses droits mais qui est également tenu par des devoirs qu’il doit rendre et respecter.
Ce dernier est poursuivi dans deux affaires pendantes devant le tribunal de Frenda pour des faits proscrits par la loi algérienne. Le parquet près le tribunal de Bir Mourad Raïs, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les faits, rappelle dans un communiqué que le dénommé, Zagout Fouzi, résidant dans la commune de Frenda (wilaya de Tiaret) est poursuivi pour le délit d’exercice d’une activité associative sans agrément, usurpation de fonction et collecte de dons sans autorisation ainsi que pour le délit l’incitation à un attroupement non armé et blocage de la voie publique entravant la circulation.
La question qui mérite d’être posée est de savoir si ce justiciable a épuisé les voies de recours que lui confère la loi algérienne ? Mais le plus grave dans cette affaire est que les faits sentent la manipulation à mille lieues. L’acte donne toutes les preuves qu’il a été murement pensé et préparé. Zagout Fouzi s’est mis sur son trente et un en arborant une tenue correcte qui donne l’impression qu’il s’était rendu devant le ministère de la Justice pour solliciter une audience. De plus, il a bénéficié du soutien de plusieurs parties dont les plus en vue sont l’auteur de la vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux et celui qui lui a assuré le transport.
Le plus naïf des concitoyens s’est posé la question sur les motifs qui ont poussé l’auteur de la vidéo de l’immolation à rester stoïque et à poursuivre la prise de vue avant de quitter les lieux et s’empresser de relayer les séquences via les réseaux sociaux. On ne peut pas rester de marbre devant le spectacle effarant d’un être humain transformé en torche humaine sans réagir. Le faire serait de la pure non-assistance à personne en danger. Et cela prouve que l’auteur de la vidéo avait pour mission de prendre les images et de ne pas s’attarder sur les lieux, un ordre qui lui aurait été intimé par le concepteur de toute cette cabale.
Au-delà des motifs qui ont poussé cet individu à recourir à cet acte insensé, il faut savoir que cette pratique est inconnue à nos traditions et nos mœurs. Certains pays sud asiatiques l’ont connue durant les années soixante-dix, notamment en Corée du sud durant la guerre froide.
Des cas ont été également signalés au Japon et au Laos, au Cambodge ou encore dans l’ancien Vietnam du sud. La Religion musulmane interdit toute forme de suicide et le cas de Bouazizi en Tunisie avait provoqué des émeutes qui ont entraîné la chute de Benali.
En Algérie, il y eu malheureusement quelques cas, mais la société s’est montrée jusque-là insensible à ceux qui veulent en faire un moyen pour pousser la jeunesse à l’acte extrême. Cet interdit par la Religion et même par la société ne semble pas avoir dissuadé des parties qui œuvrent en cachette pour tenter de déstabiliser le pays. La présence de trois personnes, le scénario et le déroulé des faits prouvent qu’il y a une partie qui veut profiter à dessein de cet acte. La vigilance doit être de mise car, les menaces qui ciblent le pays sont grandes et se font de plus en plus persistantes. L’enquête ouverte par le parquet du tribunal de Bir Mourad Raïs permettra de mettre la lumière sur un acte qui donne tout l’air d’être un banal fait divers mais qui, en réalité, cache une œuvre maléfique fomentée par des parties ennemies de l’Algérie.
Slimane B.