En battant Carlos Alcaraz en finale de Wimbledon, dimanche dernier, Jannik Sinner est devenu le premier Italien sacré sur le gazon londonien. Une revanche éclatante pour le numéro un mondial, un peu plus d’un mois après sa défaite face au même adversaire à Roland-Garros.
Il fallait remonter loin pour trouver trace d’un Italien en finale à Wimbledon. Il faudra désormais retenir 2025 comme l’année où Jannik Sinner a non seulement atteint la finale, mais surtout conquis le prestigieux trophée. Dimanche, le numéro un mondial a dominé Carlos Alcaraz (2e mondial) en quatre sets maîtrisés (4-6, 6-4, 6-4, 6-4), mettant fin à la série de 24 victoires consécutives de l’Espagnol. À 23 ans, Sinner remporte son quatrième Grand Chelem et devient le premier joueur italien, hommes et femmes confondus, à triompher à Wimbledon. Cette victoire efface en partie l’amertume de sa défaite en finale de Roland-Garros, le 8 juin dernier, après un duel de plus de cinq heures. Cette fois, l’Italien a imposé son rythme, dicté les échanges et affiché une grande maîtrise mentale pour contenir les assauts d’un Alcaraz pourtant sur une dynamique impressionnante depuis avril. Dans un Centre Court bouillant, Sinner a montré que son jeu pouvait parfaitement s’adapter au gazon. « J’ai toujours rêvé de jouer ici, et aujourd’hui je suis assis à côté du trophée. C’est incroyable », a-t-il confié après la rencontre, visiblement ému. Pour lui, ce titre est aussi la consécration d’un long processus de progression sur cette surface, où il s’est peu à peu senti plus à l’aise, notamment après sa victoire à Halle en 2024. L’Italien a également souligné l’importance du travail physique effectué ces derniers mois. Moins à l’aise sur terre battue en raison de doutes physiques, il a montré à Londres une solidité impressionnante, tenant notamment plus de cinq heures contre Alcaraz à Paris. À Wimbledon, il a confirmé cette capacité à enchaîner les efforts avec intensité.
Une victoire partagée avec les siens
La finale s’est aussi jouée sur le plan émotionnel. Présents en tribune, ses parents, son frère et l’ensemble de son staff ont partagé ce moment unique. « Ce n’était pas facile, mentalement ou physiquement. Seuls mes proches savent ce qu’il a fallu traverser. Ce titre, je le dois aussi à eux », a déclaré Sinner.
Cette dimension intime donne une autre lecture à sa victoire : celle d’un homme qui a su transformer ses doutes en force, et ses défaites en leçons. À seulement 23 ans, Sinner montre une maturité rare dans son discours et dans son jeu.
La rivalité Sinner-Alcaraz continue
Cette finale confirme également l’émergence d’une véritable rivalité entre Sinner et Alcaraz. Depuis l’Open d’Australie 2024, les deux jeunes prodiges se sont partagé tous les titres du Grand Chelem. Avec cette victoire, Sinner revient à cinq victoires contre huit pour l’Espagnol dans leurs confrontations directes. Mais plus que le score, c’est la régularité de ces duels en finale qui alimente les comparaisons avec les grandes rivalités du passé. La saison 2025 pourrait bien marquer un tournant. Désormais double vainqueur sur gazon, Sinner confirme sa capacité à s’imposer sur toutes les surfaces, au même titre qu’Alcaraz. Et leur duel, qui semblait déséquilibré en 2023, s’annonce aujourd’hui totalement ouvert.
Avec ce sacre à Wimbledon, Sinner s’impose comme l’homme fort du tennis mondial. Prochain rendez-vous : l’US Open. Une autre bataille en vue entre les deux maîtres de la nouvelle génération ?
M. A. T.