À l’approche de la prochaine rentrée scolaire, les ménages affichent déjà leur inquiétude sur la flambée des prix des fournitures nécessaires à une scolarisation digne de ce nom de leur progéniture. Une anxiété du consommateur algérien que le ministère du Commerce a considéré, à plus d’un titre, comme évitable.
Une démarche incluant le travail sur le terrain, certes, mais aussi de se rapprocher des opérateurs du secteur, étant les acteurs essentiels dans cette équation des prix des cahiers, entre autres. Dimanche, profitant de la tenue de l’exposition dédiée aux fournitures scolaires, au niveau de la Promenade des Sablettes, à Alger, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a réfuté catégoriquement quelconque pénurie d’articles scolaires, affirmant qu’« au contraire, l’Algérie voulait se lancer maintenant dans l’exportation ». À l’écoute des doléances du représentant de la marque « EL HILLAL », Zitouni a expliqué que « C’est vrai que les prix des matières premières ont flambé, notamment durant la Covid-19, partout dans le monde, le prix du transport avait quasiment augmenté de 2000%. Cependant, aujourd’hui, tout est revenu à la normale, il y a eu une réduction de 60% sur les frais de transport. Le prix de la rame de papier aussi a diminué de 60%, donc on aimerait bien que cette baisse des prix s’applique aussi sur le marché algérien », s’est exprimé le ministre, au sujet des prix excessifs des cahiers chez certains opérateurs. Concernant le grammage, Zitouni n’a pas voulu trop s’étaler sur la question, notant seulement que « le grammage n’est pas une raison d’augmenter les prix, qu’il soit à 56gr ou 70gr », ajoutant que « ce n’est pas normal qu’entre un cahier et un cahier, de 96 pages, il y ait une différence de 40 dinars ». Et de poursuivre : « on a dépassé le 100%, on est carrément à 132% de différence ».
« 12 millions d’élèves, c’est un marché considérable »
Dans son intervention, Zitouni a indiqué que « le fait que ces sociétés de transformation bénéficie de « l’apport de l’État en devise, confère au ministère du Commerce d’avoir un droite de regard sur les prix fixés par ces derniers », tout en affirmant que selon l’approche des autorités, l’objectif de ces contrôles ne sera pas « de chercher la petite bête aux entreprises concernées, mais plutôt de se concerter avec ces opérateurs ». « Nous sommes en pleine phase de préparation, nous avons au programme 100 expositions, dont 82 de confirmées ». Abordant le volet du profit et du gain, le ministre a annoncé qu’il y avait actuellement « 12 millions d’élèves officiellement scolarisés », et que cela représentait « un marché considérable ». « C’est l’équivalent de la population de cinq, voire six pays à la fois », a comparé Mr. Zitouni, révélant à ce titre, que « Cette rentrée scolaire, c’est beaucoup plus une opération sociale, scientifique, plutôt que de parler d’opération commerciale, c’est sacré pour nous ».
« On vous protège, mais faites preuve d’engagement »
Faisant part de la bonne foi des autorités et la disposition de l’État à accompagner et soutenir les sociétés en question, l’ex-DG de la SAFEX a, certes, réitéré l’engagement du ministère, mais a exigé, en retour, que ces opérateurs soient, à leur tour, fidèles à ces principes. « On aimerait bien que les quatre sociétés de transformation nous aident et nous soutiennent dans ce sens. Nous, en contrepartie, on vous protège, car si vous ne prospériez pas, que vous ne vous développiez pas, cela ne sera pas dans notre intérêt. On aimerait bien que nos marques algériennes, on les retrouve un peu partout…en Afrique. Vous avez le droit de faire des profits, mais que cela se fasse raisonnablement, sans que cela n’affecte le pouvoir d’achat du citoyen », a insisté le ministre du Commerce. « Aujourd’hui, nous sommes en train de bâtir un nouveau marché, une nouvelle économie, et pour cela, nous devons établir une feuille de route pour les prix », a-t-il déclaré, revenant sur les prix exagérés de certains. « La structure des prix, depuis l’industrialisation jusqu’au consommateur. On veut, au moins, éviter les erreurs du passé. À l’approche du Ramadhan, de la Achoura, du Mouloud, tout le monde profite, mais à l’approche de la rentrée scolaire, cela ne sera pas toléré ».
« Pourquoi pas des offres promotionnelles et des soldes »
Au titre des actions promotionnelles, le ministre, et en s’adressant au représentant de la marque « Techno Stationery « , « Il est toléré de faire des profits tout au long de l’année, mais durant la rentrée scolaire, vous devez faire des offres promotionnelles et des soldes, comme cela se fait partout dans le monde ». Dans sa plaidoirie, Zitouni a exprimé son incompréhension sur le fait que ces sociétés, qui font « de gros chiffres », ne soient pas souples à l’approche de la rentrée scolaire. « Malheureusement, quand on se réfère à la bourse internationale, on constate que nous, en Algérie, on ne se conforme pas à ces prix. La rame de papier qui faisait 100 dollars fait maintenant 40 dollars ». Espérant que cette démarche de l’État soit adoptée convenablement par les opérateurs du secteur, Zitouni a exigé de son interlocuteur, dans un message lancé à tous les acteurs concernés, de « faire des efforts ». « On attend de vous une démarche participative. En tous les cas, nous serons présents pour s’assurer que les consignes du ministère seront exécutées à la lettre », a averti entre autres le ministre du Commerce.
Synthèse Hamid Si Ahmed