La Justice algérienne a ouvert des enquêtes dans 67 cas pour agressions et délits perpétrés contre des Algériens à l’étranger. Les juges algériens ont activé ainsi les mécanismes de la coopération judiciaire internationale. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a estimé, hier, que «l’examen ou l’enquête sur ces délits» intervient après «la promulgation de plusieurs textes de loi qui élargissent les compétences judiciaires des tribunaux algériens aux crimes et délits perpétrés contre des Algériens en dehors du territoire national ». Ces nouvelles compétences judiciaires, dont disposent désormais les juges nationaux, permettront « une meilleure protection aux Algériens établis à l’étranger ». Le garde des sceaux, qui s’exprimait lors d’une Journée parlementaire sur « le rôle du Parlement dans la promotion et la défense des droits de l’Homme», a fait savoir, par ailleurs, que chaque prévenu qui se serait rendu coupable de crime ou de délit a le droit « de recevoir une visite médicale pendant la durée de sa mise en garde». Une disposition imposée par «la nécessité d’humanisation des prisons et l’amélioration des conditions des détenus», a noté Tayeb Louh. Rappelant les plus importants ateliers ouverts par le secteur de la Justice dans le cadre de la réforme visant à protéger les droits des justiciables et renforcer les droits de l’Homme, Louh a mis l’accent sur la nécessité de reconnaître « la sagesse » du président de la République « qui est parvenu à asseoir les règles d’évolution dans ces questions sensibles d’un point de vue national souverain ». Le ministre a indiqué que le président Abdelaziz Bouteflika « refuse que les principes des droits de l’Homme soient exploités par des milieux étrangers pour d’autres fins qui ont eu leurs impacts dans plusieurs pays». «Quand on évoque ce processus qui reste de surcroît encore long, notamment quand on sait que ces droits sont de nature d’accumulation et renouvelable, il faut souligner la sagesse et la pertinence de vue du président de la République, qui a permis au pays, grâce à sa longue expérience, de lancer les bases de progrès dans ces questions très sensibles», a indiqué Louh. Les propos du garde des sceaux sonnent ainsi comme une réponse aux rapports «sombres» pour l’année établi par des organisations de défenses des droits de l’Homme, qui avaient évoqué «des reculs des droits pourtant consacrés par les conventions ratifiées par l’Algérie». Louh, qui refuse ces rapports alarmistes, a estimé que la situation des droits humains a reculé ces dernières années dans beaucoup de pays développés sous prétexte de raisons de sécurité interne, mais, au contraire, la même situation s’est améliorée dans certains pays en sous-développement, qui étaient jadis, dans un passé récent très en recul par rapport aux droits humains.
Hamid Mecheri