Le président américain Donald Trump a signé jeudi soir un décret augmentant les droits de douane sur des dizaines de pays avec lesquels les États-Unis considèrent que leur balance commerciale est fortement en leur faveur.
S’agissant des pays arabes, la Maison Blanche a annoncé que les droits de douane sur la Syrie s’élèveront à 41 %, sur l’Irak à 35 %, sur la Libye et l’Algérie à 30 %, sur la Tunisie à 25 % et sur la Jordanie à 15 %. L’information n’est pas nouvelle, ce qui la rend d’actualité, c’est sa mise en application annoncée pour le 1er août 2025. En effet, les médias avaient rapporté que cette décision a été annoncée dans une lettre adressée, mercredi 9 juillet, par le président américain, Donald Trump, au président Abdelmadjid Tebboune. « À partir du 1er août 2025, nous appliquerons à l’Algérie un tarif douanier de seulement 30 % sur tous les produits algériens envoyés aux États-Unis, indépendamment des tarifs sectoriels existants. Les marchandises transbordées pour éviter un tarif plus élevé seront soumises au tarif le plus élevé. Veuillez noter que ce taux de 30 % est bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour éliminer l’écart de déficit commercial que nous avons avec votre pays », avait écrit le président Trump. Il avait ajouté « si pour une quelconque raison, vous décidez d’augmenter vos tarifs douaniers, quel que soit le pourcentage choisi, ce taux s’ajoutera aux 30 % que nous appliquerons ». Quelques jours après, lors de son entrevue avec des médias nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réagi à cette annonce de nouveaux droits de douane instaurés par le président Trump pour les produits entrant aux États-Unis en provenance d’Algérie. « Les droits de douanes sont un acte souverain », avait rappelé le président Tebboune en ajoutant « nous aussi, nous avons nos droits de douane ». Pour le président Tebboune, les droits de douane de Trump suscitent « de l’inquiétude chez les pays qui ont 40% de leur commerce extérieur avec les États-Unis. » Ce n’est pas le cas de l’Algérie qui « n’a même pas 0,5 % de son commerce avec les États-Unis, en quoi cela peut-il nous inquiéter ? Nous exportons aux États-Unis un peu de pétrole brut, du rond à béton », a-t-il dit, en indiquant que la taxe de 30 % imposée par le président Trump sera répercutée sur les produits algériens exportés vers le marché américain. Des faits suffisamment perceptibles indiquent que l’Algérie est attentive aux contraintes qui surgissent dans son commerce extérieur et affectent ses exportations, qu’il s’agisse de tarifs douaniers ou de barrières douanières non tarifaires. L’intérêt soutenu porté à la Zone de libre échange du continent africain (ZLECaf) entre certainement dans ce cadre. Par contre, en Afrique du Sud, on parle de 100 000 emplois menacés à cause des tarifs douaniers américains. Selon le site russe d’information, Sputnik, c’est le gouverneur de la Banque centrale du pays qui a fourni ce chiffre. Parmi les secteurs les plus vulnérables, Lesetja Kganyago cite l’automobile, dont les exportations vers les États-Unis ont chuté de plus de 80% en avril et mai, l’agriculture, notamment les agrumes, le raisin de table et le vin. La même source souligne que ces mesures touchent durement l’Afrique du Sud, deuxième partenaire commercial des États-Unis en 2023 avec 17,64 milliards dollars d’échanges. Avec un taux de chômage déjà élevé -32,9%-, l’impact sur l’emploi pourrait aggraver la situation économique du pays. Les nouveaux droits de douane américains sur les importations sud-africaines, qui sont entrés en vigueur le 1er août, atteignent 30%. La Maison Blanche a indiqué que le président Trump avait signé un décret augmentant les droits de douane sur les produits canadiens de 25 % à 35 %, sur la Turquie, le Venezuela et le Cameroun à 15 %, la Suisse à 39 % et le Pakistan à 19 %. L’imposition des droits de douane concerne une liste de 70 pays avec des taux différents.
M’hamed Rebah
SYSTÈME PANAFRICAIN DE PAIEMENT ET DE RÉGLEMENT
L’Algérie intègre le PAPSS
Le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) a annoncé l’adhésion officielle de l’Algérie, dans une démarche visant à renforcer son engagement à renforcer l’intégration financière et la coopération économique à travers le continent africain. La participation de la Banque d’Algérie à ce système représente une étape importante vers la réalisation d’une intégration financière plus large. Cette adhésion contribue également à simplifier les paiements transfrontaliers et à régler les transactions commerciales au sein de l’Afrique. À noter que l’adhésion de l’Algérie à ce système intervient à la veille de la tenue de la foire commerciale intra-africaine (IATF) prévue en Algérie du 4 au 10 septembre prochains. Un événement continental d’envergure devant permettre à l’Algérie de réaffirmer sa place en tant que locomotive de développement au sein de l’Afrique.
Ania N.