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Talai sur la SNTF : «Ni compression d’effectifs, ni privatisation»

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Au moment de l’approbation de la LF-2016, qui permet aux entreprises publiques d’ouvrir leur capital aux investisseurs privés, le ministre des Transports, Boudjema Talai, a exclu toute privatisation de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).
Quand bien même cette entreprise ayant le statut d’un EPIC (Etablissement public à caractère industriel et commercial) souffre d’un déficit en matière de rentabilité financière, le membre du gouvernement se veut être formel à ce sujet. Pour lui, le gouvernement n’a aucunement l’intention d’ouvrir la SNTF aux investisseurs nationaux et étrangers dès lors que celle-ci n’est pas rentable. «C’est clair et c’est niet», a affirmé, hier, Talai, lors de son passage sur les ondes de la Chaine III de la Radio nationale. Sensée ouvrir son capital aux investisseurs privés toute entreprise publique qui présente une situation financière difficile pour le besoin de financement de ses investissements. Ceci dit, à en croire le ministre, la SNTF qui est plus au moins dans une telle situation n’est pas en mesure de mobiliser le privé national, encore moins étranger, en raison de sa position peu-rentable. Et pour cause, un investisseur ne prendrait pas le risque de mettre son argent dans une entreprise qui ne peut lui assurer des dividendes en contrepartie, a expliqué le premier responsable du secteur des Transports. Et, paradoxalement à ces propos, le gouvernement vise par la loi de Finances pour 2016, de revoir à la baisse le financement et la subvention des entreprises publiques, en raison de la baisse drastique des ressources de l’État, qui se sont amenuisées de près de 50% durant l’exercice en cours. Ainsi, l’État a consacré sept milliards de dinars d’allocation budgétaire à la SNTF, en dépit de son statut juridique qui la place dans une position autonome en matière de financement. Le ministre Talai a imputé le recul des recettes de cette entreprise à l’insolvabilité de ses clients. Pour lui, les usagers des lignes ferroviaires ne payent pas leur redevance de transport, ce qui a mis cette entreprise dans des difficultés financières. Donc, prétendre reprendre une entreprise qui n’est pas rentable «est un non sens», a tranché Talai, avant d’affirmer qu’il est possible d’ouvrir le capital de celle-ci à l’actionnariat national ou étranger. Contexte économique oblige, l’invité de la Chaine III a assuré que l’État ne peut que financer le manque à gagner et le déficit commercial de la SNTF, sachant que le gouvernement a mis en place une politique axée sur la rationalisation des dépenses publiques. D’ailleurs, lors d’une rencontre l’ayant opposé avec les responsables et les partenaires de cette entreprise, le ministre a mis en garde le personnel quant à l’importance de mettre de l’ordre dans la maison SNTF, dont il reconnait les insuffisances constatées en termes de la qualité du service offert et la désorganisation qui y règnent.
Ceci, dans un contexte marqué par des mouvements de grèves des travailleurs qui appréhendent le spectre de la compression d’effectifs. Pour pallier à cette donne, le ministre a indiqué à la même occasion avoir rassuré de la préservation des acquis des employés, et du maintien des postes de travail. Mais, il a mis en garde, selon ses termes, quant aux dégradations pouvant impacter le fonctionnement de l’entreprise avec ses retombées sur sa situation financière. «On me demande de ne pas toucher aux acquis, oui, mais doit-on aussi, en contre partie à cela, améliorer les prestations et la qualité pour que l’entreprise soit rentable», a-t-il indiqué. À souligner, que la SNTF compte entre 12 et 13 milles employés pour un réseau ferroviaire linéaire qui s’élève à 4000 km. Selon les propos du ministre, l’entreprise doit prosséder dans le futur proche à un recrutement pour l’exploitation du nouveau réseau ferroviaire qu’il conviendra de réaliser dans le programme d’action en cours. Sur ce volet précis, le membre de l’Exécutif national a parlé des ambitions de cette entreprise, notamment en matière d’investissement. Ainsi, à croire le même responsable, les autorités publiques ne comptent pas baisser les bras devant cette situation. À ce titre, des engagements ont été pris par le gouvernement à travers le département des Transports pour consentir des investissements à moyen et à long termes.
Ainsi, Talai a affirmé que sur les 12 500 kilomètres de lignes ferroviaires programmées dans le plan d’action de modernisation du secteur, une partie de ce programme, 2300 km notamment vont être ouverts progressivement d’ici 2017, a-t-il assuré. À la question de savoir les délais de livraison de la globalité de ce programme, Talai n’a pas précisé l’échéance, sachant, a-t-il expliqué, que de tels projets requièrent des financements colossaux. Ainsi, selon lui, le coup de revient de 150 km linéaire de chemin de fer s’établit entre 2 et 3 milliards de dollars. Pour ce qui est du court terme, deux lignes ferroviaires modernes vont être ouvertes en 2016. Il s’agit du train régional reliant Zéralda à Birtouta dans la wilaya d’Alger et celui raccordant Tlemcen à Oued Tlelat à l’Ouest du pays. Ces lignes fonctionnent à grande vitesse (LGV, 230km/h).
Farid Guellil

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