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Tahar Bénaïcha : un acteur important de la vie culturelle en Algérie

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L’homme de culture et journaliste, Tahar Benaïcha, est décédé, samedi à Alger, à l’âge de 90 ans des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille. Le défunt a été hospitalisé à l’hôpital de Douéra, dans la banlieue Ouest d’Alger, depuis une vingtaine de jours. Tahar Benaïcha est né en 1925 à Oued-Souf. Des hommes de culture et de médias ont rendu hommage, dimanche, à l’intellectuel et journaliste algérien, le qualifiant d’un des plus importants acteurs de la scène culturelle en Algérie. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a salué la pensée, la vision ainsi que l’esprit de critique constructive du journaliste et de l’intellectuel. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille de Tahar Benaïcha dans lequel il a souligné que le défunt était une véritable encyclopédie, un journaliste sérieux et un illustre homme de culture. Il a écrit : « j’ai appris avec une profonde affliction le décès de l’illustre écrivain et homme de culture le professeur Tahar Benaïcha. Dans cette douloureuse épreuve, je vous présente mes sincères condoléances et l’expression de ma profonde sympathie, priant Dieu Tout Puissant de lui accorder sa Sainte miséricorde et de vous assister ainsi que l’ensemble de la famille culturelle ». Il a ajouté que Tahar Benaïcha s’intéressait à la littérature, au patrimoine et à la civilisation islamique. Il était une véritable encyclopédie et une référence pour les chercheurs. Je sais la douleur incommensurable provoquée par la disparition de Tahar Benaïcha chez ses proches, mais aussi chez toute une génération de chercheurs pour qui il était une référence. Le président de la République a ajouté que la mémoire populaire algérienne est aujourd’hui orpheline et ne trouve sa consolation que dans les milliers d’articles produits dans des dizaines de titres de la presse depuis les années quarante et les programmes télévisés à travers lesquels il a fait découvrir des pans de l’histoire de la civilisation. Le chef de l’État a précisé que la disparition de Tahar Benaïcha nous incite à nous remémorer sa lutte de longue haleine dans la presse nationale aux côtés des géants qui ont mis leur plume au service de la libération, de l’indépendance et de la critique constructive. Le chef de l’État, a précisé que pour l’Algérie, il n’y avait guère de différence entre la lutte par les armes et la lutte par la plume, les deux ayant frayé un chemin vers l’indépendance et la gloire de l’Algérie. « En cette douloureuse épreuve qui est également la nôtre et face à cette peine immense que nous partageons, je ne puis que vous exprimer ma sympathie et ma compassion, en formant le vœu que les écrits du défunt soient perpétués par une relève tout comme il l’a fait avec ses prédécesseurs », « Puisse Dieu Tout-puissant accueillir le défunt en Son vaste paradis et assister les siens en cette pénible circonstance », a conclu le chef de l’État. Azzedine Mihoubi a dit aussi être porteur d’un message de condoléances du président de la République, Abdelaziz Bouteflika à la famille du défunt qui a tout donné pour la Nation et sa pérennité. Le secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des Moudjahidine, Bachir Abadi, a, de son côté, mis en exergue les qualités de feu Tahar Benaïcha durant la Guerre de Libération nationale et son parcours militant aux côté des moudjahidine de la glorieuse Révolution. D’autre part, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a également présenté dans un message de condoléances à la famille du défunt. L’ancien ministre et Moudjahid, Lamine Bechichi, a, de son côté, rendu hommage à un véritable intellectuel, en rappelant ses travaux sur la civilisation musulmane et ses plus importantes étapes historiques, en particulier en Afrique et en Asie centrale. Le président de l’association « El-Djahidhya » et ami du défunt, Mohamed Tin, a évoqué, pour sa part, un « brillant intellectuel depuis les années 1950 lorsqu’il dirigeait une troupe de théâtre, tout en rendant hommage au moudjahid et au penseur qui, dit-il, a défendu des vérités et des idées, objet de polémiques parmi les intellectuels de son époque. Tahar Benaïcha a rejoint, après des études primaires, l’université Zeïtouna (Tunisie) en 1942 avant de s’installer à Alger en 1949. Militant au PPA (Parti du peuple algérien), il rejoint le FLN (Front de libération nationale) après le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954. Journaliste depuis les années 1944, il s’est fait connaître à travers ses contributions dans des journaux et revues comme Assa Moussa dont il fut le fondateur ou encore Révolution et Travail l’organe de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) après l’indépendance. Grand voyageur, notamment en Afrique de l’Ouest et en Asie centrale, et féru d’histoire de la civilisation musulmane, il réalise également une série documentaire sur les zaouïas en Algérie pour la Télévision algérienne. Le défunt était également connu pour ses prises de position en faveur du socialisme dont il fut un des plus ardents défenseurs parmi les intellectuels en Algérie. Tahar Benaïcha, a été inhumé dimanche dans la localité de Ghamra, commune de Guemmar (14 km d’El-Oued). La prière funéraire s’est déroulée en présence du ministre de la Culture-Azzedine Mihoubi, qui a évoqué au terme de la cérémonie funéraire les qualités du défunt en qui, a-t-il dit, l’Algérie a perdu un homme qui a su parfaitement associer entre la pensée, l’histoire, la littérature et le journalisme. Le défunt moudjahid Tahar Benaïcha, qui a porté les armes contre l’occupant et combattu pour la libération du pays, est resté fidèle, toute sa vie, à ses principes révolutionnaires et a défendu ses idées de rejet de toute atteinte à l’unité et à la cohésion nationale.

Une foule nombreuse, composée de proches, d’amis et de compagnons du défunt, ainsi que des autorités de la wilaya et de citoyens de différentes régions est venue accompagner le défunt de son domicile sis au quartier 5 Juillet vers le cimetière de la localité de Ghamra, une centaine de mètres plus loin.

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