Le coronavirus a mis à nu les défaillances du système de santé dans le pays, révélant aux responsables ses lacunes, notamment en matière de moyens et de capacités humaines qui ne répondent pas aux besoins et demandes des citoyens en croissance continue. En effet, la pandémie a chamboulé la carte sanitaire nationale, mais elle a aussi dévoilé le mauvais état des structures hospitalières et sa fragilité notamment dans les zones rurales et reculées, chose reconnue par le gouvernement qui devra profiter de cette crise pour revoir et améliorer la santé. Dans ce cadre, Dr Mohamed Bekkat Berkani membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la situation de la pandémie Covid-19, a annoncé que « le système de santé en Algérie doit être revu, après l’élimination définitive de la pandémie de coronavirus ». Lors d’un passage hier matin sur la chaine El Chourouk News, Bekkat Berkani a indiqué que la pandémie de Covid-19 a fortement amplifié le sentiment d’urgence par rapport à la capacité du système de soins de santé, qui demeure médiocre malgré des dépenses élevées au fil des ans. Pour lui, la réforme du système de santé est nécessaire. « Après l’élimination du Covid-19, nous procéderons à de profondes réformes du système de santé », a-t-il souligné. « Devant cette crise sanitaire brutale, tous les systèmes de santé dans le monde, même les plus solides, ont été ébranlés. Notre système de santé, riche d’une longue expérience avec des succès indéniables, se trouve actuellement confronté à plusieurs défis. Ceux-ci sont autant de pistes pour réformer notre système de santé, qui a fait preuve d’une certaine résilience », a-t-il expliqué. Il s’agit non seulement du défi planétaire des menaces sanitaires émergentes de portée internationale, comme l’actuelle pandémie, mais également des défis liés aux conséquences de notre transition sanitaire qui a combiné, en premier lieu, la transition épidémiologique avec un recul spectaculaire des maladies endémiques, dont il faudra préserver les acquis, et une ascension régulière des maladies chroniques qu’il faudra prévenir, en deuxième lieu, la transition démographique avec l’augmentation de l’espérance de vie et le vieillissement de la population avec toutes ses implications et enfin, la transition socio-économique avec un changement dans le mode de vie et une progression de la sédentarité qui constituent autant de risques pour la santé. Evoquant le départ des médecins vers la France, Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins, a indiqué qu’ « il y a environ 15 000 médecins établis en France ». « Il s’agit d’une véritable saignée à laquelle il faut trouver des solutions, il est temps de s’interroger sur les motivations de ces départs chroniques », a-t-il souligné.
Situation épidémiologique « stable »
Par ailleurs, et concernant la situation sanitaire et la propagation du virus dans le pays il rassure que cette dernière est « stable » et « ne suscite pas d’inquiétude », soulignant que «la situation épidémiologique connaît une diminution quotidienne des cas d’infection par le virus de Covid-19 ». Après de longs mois de confinement, au vu de la stabilité de la situation, il est donc grand temps, selon le Dr Bekkat Berkani, de « revenir à la vie » et retrouver une vie normale. Selon la même source, le spécialiste a tenu par la suite à mettre l’accent sur la nécessite de respecter les mesures préventives, et ce afin d’enrayer la propagation du coronavirus, où le moindre relâchement pourra rendre ce long confinement vain.
Sarah Oubraham