De nouveaux raids aériens ont visé, lundi avant l’aube, la ville syrienne d’Alep meurtrie par des jours de bombardements, au moment où le secrétaire d’Etat américain John Kerry cherchait à Genève les moyens de mettre fin au bain de sang.
Plus de 250 civils, dont une cinquantaine d’enfants ont péri depuis la reprise, le 22 avril, des violences à Alep (nord), la majorité dans des raids menés par l’aviation du régime syrien, en violation de la trêve entrée en vigueur le 27 février à l’initiative de Washington et Moscou.
Le régime du président Bachar al-Assad, qui jouit de la supériorité aérienne dans le conflit face aux rebelles, contrôle les secteurs ouest d’Alep, et les insurgés les secteurs est de la deuxième ville du pays, divisée depuis 2012 et principal champ de bataille de la guerre.
Après une journée calme dimanche dans les secteurs est, les raids aériens ont repris après minuit, selon un correspondant de l’AFP sur place. Plusieurs quartiers, dont le populeux Boustane al-Qasr, ont été pris pour cibles.
Aucune indication n’a pu être obtenue dans l’immédiat sur d’éventuelles victimes. Les rebelles ont pour leur part bombardé à l’artillerie lourde dimanche soir les secteurs ouest de la ville tuant trois civils dont un enfant, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Face au carnage à Alep, les Etats-Unis, qui soutiennent la rébellion, tentent de rétablir le cessez-le-feu avec l’aide de l’ONU, de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, et de pays arabes.
Kerry doit s’entretenir lundi à Genève avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura et des ministres de pays arabes. Déclenché en mars 2011 par la répression sanglante de manifestations réclamant la démocratie, le conflit s’est transformé en une guerre impliquant une multitude d’acteurs, syriens et étrangers qui a fait plus de 270.000 morts, poussé à la fuite plus de la moitié de la population et provoqué un désastre humanitaire. La communauté internationale est notamment soucieuse d’en finir avec la menace des groupes jihadistes qui occupent de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin et de freiner la fuite des Syriens arrivés aux portes de l’Europe.