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Sur un éventuel accord Trump /Poutine sur l’Ukraine : Les Européens redoutent une trahison de Washington

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Après l’entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump et leur décision de lancer des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, les dirigeants de l’Union européenne ont exprimé leur frustration.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avertit qu’aucun accord ne pourra aboutir sans la participation des Européens. L’annonce par Donald Trump, le 12 février au soir, d’avoir convenu avec Vladimir Poutine d’engager des négociations «immédiates» sur l’Ukraine a déclenché une vague de réactions au sein de l’Union européenne. Réunis à Bruxelles ce 13 février, plusieurs dirigeants européens ont dénoncé leur mise à l’écart du processus de paix, jugeant qu’un accord négocié sans eux serait voué à l’échec. Parmi les premières voix à s’élever, celle de Kaja Kallas, chef de la diplomatie européenne.
«Aucun accord dans notre dos ne fonctionnera, n’importe quel accord aura aussi besoin de la participation de l’Ukraine et de l’Europe», a-t-elle déclaré à son arrivée au siège de l’OTAN. Un avertissement repris par plusieurs responsables européens, soucieux que les discussions entre Moscou et Washington ne se fassent pas au détriment des intérêts de Kiev et des chancelleries du Vieux continent. John Healey, ministre britannique de la Défense, a insisté sur la nécessité d’inclure directement l’Ukraine dans tout processus diplomatique. «Il ne peut pas y avoir de négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine», a-t-il affirmé

Pete Hegseth « il n’y a pas de trahison contre l’Ukraine, Il y a (..) que le monde entier et les États-Unis sont investis dans la paix, une paix négociée»
La France, l’Allemagne et l’Espagne ont exprimé la veille une position similaire. «Il n’y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens», a ainsi déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. Les inquiétudes européennes se sont renforcées après les déclarations de Donald Trump à la presse, qui a évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu «dans un futur pas si lointain», tout en jugeant qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan n’était «pas réaliste». Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a réagi à ces propos en estimant qu’il était «regrettable» que Trump ait fait «des concessions» à Vladimir Poutine «avant même le début des négociations». De son côté, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a insisté sur l’importance d’impliquer directement Kiev dans tout processus diplomatique.
«C’est crucial quand on parle de l’Ukraine, que l’Ukraine soit étroitement engagée dans tout ce qui peut la concerner», a-t-il déclaré à la presse. OTAN : un «grand moment de vérité», selon Lecornu Le débat autour de ces négociations met également en lumière les interrogations sur l’avenir de l’Otan. Sébastien Lecornu, ministre français de la Défense, a estimé que l’Alliance atlantique traversait un «grand moment de vérité».
«On dit que c’est l’alliance militaire la plus robuste de l’histoire. La vraie question, c’est : est-ce que dans 10 ou 15 ans, ce sera toujours le cas ?», a-t-il déclaré. Face aux critiques, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a défendu l’initiative de Donald Trump, affirmant qu’il n’y avait «pas de trahison» envers l’Ukraine. «Il y a la reconnaissance que le monde entier et les États-Unis sont investis dans la paix, une paix négociée», a ajouté le chef du Pentagone.
R. I.

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