Le président de la Ligue nationale de football amateurs (LNFA), M. Ali Malek, vient de convoquer pour aujourd’hui à 10h, au siège de la Ligue, une réunion extraordinaire de son bureau pour examiner les graves incidents qui se sont produits récemment dans les différents stades lors du dernier week-end et ce, pendant, durant et après les rencontres des différents paliers relevant de cette structure de la hiérarchie nationale.
Un phénomène qui dépasse tout le monde ?
Pourquoi, nous dira-t-on, et que compte-t-on faire pour endiguer la déferlante, dont le moins que l’on puisse dire (depuis le temps qu’on en parle pour rien, sans suite donc, l’hydre à mille têtes renaissant sans cesse de ses cendres pour constituer l’«attraction» N°1 d’un football gangréné par ses travers et autres mauvais démons) est qu’elle fait, outre de s’installer dans la durée et de s’imposer en maîtresse absolue de lieux devenus lugubres, plus qu’infréquentables, de gros ravages, le jeu n’ayant plus de place dès lors qu’il s’efface devant les dieux résultat et autres magouilles en tous genres. Selon les informations qui nous sont parvenues, on nous prie de croire, par exemple, que la LNFA, qui ne compte pas rester les bras croisés (quand passera-t-on vraiment aux choses sérieuses ?) en sévissant face à un phénomène qui semble dépasser tout le monde, car impossible à maîtriser, voire endiguer en raison évidemment des silences royaux auxquels nous assistons, les foules devenant, au fil de fins de semaines heurtées, difficiles à canaliser, saisira cette occasion (un énième conclave qu’on oubliera sitôt la séance levée, pour ne pas faillir à la tradition qui veut qu’on joue éternellement le pourrissement ce qui arrange, soit dit en passant, bien d’intérêts occultes et de mauvais génies agissant dans une impunité à couper le souffle et rendant compte, saisons après saisons manquées, des mauvaises habitudes acquises dans nos différents championnats ?) entend, «en application des directives de l’assemblée générale, à employer tous les moyens réglementaires pour sanctionner sévèrement les fauteurs de troubles.» Ceux qui comprendront ce que cela veut dire (des déclarations ne sortant pas du cadre qui veut qu’on ménage toujours la chèvre et le choux sans jamais aller à l’essentiel en frappant de cette main de « fer » qui ne fait peur à personne, parmi le drôle de personnel dirigeant ou gérant une discipline marchant sur la tête) sont priés de nous faire partager leur trouvaille et nous rassurent quant à la nécessité de telles réunions dont on connaît, à l’avance, à quoi elles mènent, sinon à essayer de convaincre qu’«on est là, qu’on existe donc et qu’on peut sortir avec des solutions.» Des solutions qui ne viennent pas puisque inscrites aux pertes et profits, les bilans moraux (curieux n’est-ce pas ?) passant toujours comme des lettres à la poste. En parallèle de la réunion prévue donc demain, on apprend (un vrai cadeau empoisonné que cette affaire) que la Commission de Discipline de la LNFA se propose (une occasion de montrer qu’elle a vraiment les moyens d’aller au bout de ses menaces) de traiter cette semaine et dans la «sérénité» qu’il faut ou «exigée», ce lourd «dossier» que constitue désormais le duel (dans le mauvais sens bien sûr pour celui qui a vu les images et entendu les réactions des uns et des autres, personne toutefois ne semblant mesurer la gravité de ses actes en renvoyant chacun la balle dans l’autre camp et s’en lavant les mains, pour dire, encore une fois, une fois de trop, que tout le monde aura été beau, tout le monde aura été gentil et qu’il n’y a pas lieu de faire tout un plat de pugilats inscrits à la logique de championnats ne ressemblant finalement à aucun autre dans le monde) CR Village Moussa-USM Annaba, qui n’est pas allé à son terme (partie arrêtée à la 71′ suite au penalty sifflé par l’arbitre au profit de l’USM Annaba et qui constituera la mèche qui mettra le feu aux poudres et entraînera des scènes déplorables, la rencontre tournant à la pagaille générale et une bataille rangée à laquelle personne n’échappera, y compris dans les rangs des services de sécurité où l’on comptera nombre de blessés, en plus du directeur de jeu qui, après lynchage (c’est le terme approprié fort malheureusement) , fera un détour par l’hôpital. Des actes de violence inouïs faisant partie des décors et qui n’émouvront personne, la page devant être tournée une fois la réunion levée, les «sanctions» prises.
Des réunions, pourquoi ?
Un drôle de championnat (remarque valable pour tous les paliers) où l’arbitre et le délégué remplissent la feuille de match, pour cause d’insécurité évidente, au commissariat. Demain, comme bien souvent et à chaque étape que Dieu fait, on fera les comptes. On dénoncera. On s’excusera presque de «sanctionner.» Se réunir pourquoi ? Eternelle question et «dame» violence, actrice principale de compétitions à bannir dans des stades à fermer pour la majorité (ils sont où, ceux que les huis-clos indisposent ?) qui fait encore des siennes. Vole la vedette à nos footeux. En droite ligne de ces dirigeants, entraîneurs et joueurs, formés à mauvaise école et qui ne savent pas perdre. Ou n’en connaissent pas le sens. La violence. Bien présente. Omniprésente. Qui se veut plus menaçante à l’approche (ce n’est pas nouveau, une seconde nature même) des grands verdicts des fins d’exercices à oublier. De baisser de rideaux houleux et emportant tout sur leur passage. L’occasion d’oublier de jouer et de se titiller ou d’étaler ses muscles. On joue ? Peut-être, mais à l’exercice très dangereux de la provocation permanente. De la violence. Pas seulement physique à lire les morceaux d’anthologie que nous servent les différents acteurs (joueurs, entraîneurs et dirigeants de clubs l’oreille constamment tournée sur une rue débordante et toujours prête à sévir, évoluant la peur au ventre) quand on jette un coup d’œil sur des commentaires d’après-match rendant compte de vrais peurs sur les villes et villages accueillant nos gladiateurs des vendredis-samedis, à déconseiller aux âmes sensibles. Preuves, nous sont assénées par les derniers rounds dont la particularité est d’annoncer une fin de saison à couteaux tirés. De toutes les peurs. On récapitule en prenant pour exemple (très mauvais) cette 21e journée de L1 Mobilis, disputée, pour ne pas faillir à une nouvelle tradition) dans l’air du temps, sous le signe du huis-clos (4 matches ayant été concernés par la décriée mesure et à laquelle il faudra finalement applaudir, à l’exemple de MOB- USMA, MCA-USMH, CSC-CRB et MCO-RCR). Sauf que, par exemple, les alentours du stade de Béjaïa ont connu de sérieux rixes et quelques destructions ou atteintes aux biens publics, les mêmes images revenant d’ailleurs sur les lieux une fois le match concernant l’autre pôle béjaoui (la JSMB évoluant en Ligue2), ce qui dénote de la gravité de la situation et les risques qui pèsent sur la sécurité du citoyen. Dans la foulée, on a du s’arrêter sur les douloureux évènements qu’a connu le stade de Zéralda et le déchaînement de violence servi par les acteurs du jour (les joueurs de la JSMC et le NARBR, nous ont offert un piteux spectacle avec une bagarre générale agrémentée d’un envahissement de terrain et un lourd bilan de 4 joueurs, deux de chaque côté, évacués à l’hôpital.) N’échappera pas également à la règle, le stade de Tighennif , théâtre d’incidents graves ou ce précédent unique dans les annales (les licences des deux équipes se sont envolées dans la nature) avec ce match de L2 Mobilis à El-Eulma, lors des retrouvailles MCEE-CAB et l’impression que le pire est à venir. Et il viendra aussi (la crainte est là, palpable) des petites catégories (ah, la formation à la base !) comme peut le prouver, cette réaction violente des jeunes du CR Belouizdad qui digèreront mal leur élimination en Coupe d’Algérie face à l’ES Sétif dans l’épreuve des penaltys. En s’en prenant tout simplement à leurs vainqueurs du jour. Les images montrées à la TV n’augurent, on le craint, rien de bon. Pour dire que le moment est venu de prendre le taureau par les cornes. En frappant durement. Sans demi-mesures. La responsabilité de tous est engagée pour circonscrire l’incendie. En mettant définitivement hors jeu les fauteurs de troubles et les faiseurs de haine. Lors de son dernier BF, la FAF, sous la présidence de Raouraoua, a cru bon d’instruire tout le monde (pas seulement la LNFA ou la LFP) dans la perspective de «renforcer les mesures d’encadrement des matchs et ne tolérer aucune forme de violence dans les stades ou négligence susceptible de compromettre le bon déroulement des championnats.». Ça veut dire quoi concrètement ? Absolument rien quand on voit ce qui se passe dans et autour de nos si vieillottes enceintes sportives qui n’offrent pas le minimum en terme de normes de sécurité. Le mois de mai est déjà là. Ses peurs aussi, quand on sait que rares sont les verdicts acceptés en toute sportivité. Plus qu’une question de formation. Un problème réel d’éducation. Ce qui est sûr, et les vrais sportifs le constatent à leurs dépens, le danger est réel. Partout. Ça fait peur ? Il faut faire peur pour gagner ? C’est malheureusement la tendance !
A.A.