Aussitôt annoncée, la grève cyclique, prévue par le Cnapeste à partir du 2 novembre prochain, a fait réagir les responsables du ministère de l’Éducation nationale. Selon Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat, une réunion est prévue aujourd’hui au siège du MEN afin de négocier et discuter de la plateforme de revendications soulevées.
Une invitation a été, en effet, adressée aux dirigeants du syndicat contestataire par le département d’Abdelhakim Belabed, a confirmé Boudiba que nous avons joint hier par téléphone. La réunion devra, selon lui, se dérouler aujourd’hui et se portera sur les motifs de la grève mais surtout des revendications soulevées par le Cnapeste, a-t-il précisé. De ce qui est de la décision de geler ou de maintenir le mouvement de contestation annoncé à partir du 2 novembre prochain et reconductible chaque semaine, Boudiba a expliqué que cela reste tributaire des réponses que va donner le MEN aux doléances du Cnapeste, soulignant que c’est au conseil national de trancher sur cette question. Pour rappel, dans un communiqué rendu public à l’issue de la tenue de son conseil national les 15 et 16 octobre derniers, le Cnapeste avait décidé d’ouvrir le bal des contestations, dans le secteur de l’éducation, expliquant que cela résulte du constat amer établi dans les différents rapports de wilayas sur la situation du secteur, soumis lors des travaux de ce conseil. À travers sa grève cyclique de deux jours reconductible, le Cnapeste revendique l’ouverture de nouveaux postes budgétaires pour mettre fin à la pression exercée sur le personnel enseignant, qui dispense, au quotidien, un volume horaire important. Dans le même communiqué, il explique que sa plateforme de revendications tourne aussi autour de l’augmentation des salaires face au pouvoir d’achat de l’enseignant qui se dégrade de jour en jour, les arriérés non honorés depuis 2018 concernant les promotions et les heures supplémentaires, les promotions gelées depuis deux ans et privant les enseignants des dividendes. La retraite anticipée figure également sur la liste des revendications. À noter que Messaoud Boudiba, porte-parole de cette organisation syndicale avait affirmé dans de récentes déclarations à la presse, que le volet social de la corporation, à savoir l’augmentation des salaires, la revalorisation du point indiciaire, la prime de zone, l’accès au logement et à la médecine du travail, sont autant de dossiers qui ont toujours figuré dans les priorités du Cnapeste. Il avait ajouté que le partenaire social a toujours été confronté à une « mauvaise volonté » de la tutelle et des pouvoirs publics, en général dans la prise en charge des doléances de la corporation. Pour preuve, a-t-il rappelé, la révision du régime indemnitaire stagne depuis 2010. Il a également précisé que certaines primes, comme celles du logement, du transport et de panier, ne sont pas octroyées aux enseignants. À relever, par ailleurs, que depuis la rentrée scolaire, plusieurs syndicats ont affiché leur volonté de recourir à la contestation pour dénoncer la dégradation des conditions de travail dans les écoles et réclamer l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs.
L’Unpef emboîte le pas au Cnapeste
C’est le cas notamment de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) qui a annoncé l’organisation prochaine d’une grève dont la date et la forme ne sont toutefois pas encore fixées. Il faut savoir que l’Unpef revendique une révision des salaires et des primes pour l’amélioration du pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’éducation. Il réclame aussi l’ouverture de nouveaux postes de travail afin d’alléger les heures de travail pour les enseignants du moyen et du secondaire, exigeant, à ce propos, de privilégier les diplômés des (ENS).En outre, le même syndicat estime que les écoles primaires doivent être dissociées de la tutelle des collectivités locales, alors que les collèges et les lycées doivent bénéficier d’une augmentation des budgets. Il réclame aussi l’application urgente du décret présidentiel 14-266 du 28 septembre 2014, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, la promulgation d’une loi qui protège l’enseignant de toute forme d’agression. L’Unpef évoque également la revalorisation de la prime d’indemnisation pour les travailleurs dans le sud du pays.
Ania Nait Chalal