L’hypothèse folle a fait l’objet d’un long article détaillé dans le très sérieux Hollywood Reporter, preuve que l’empire Disney vacille.
Mickey a le blues. Les derniers chiffres du box-office ne sont pas bons et le nombre d’abonnés à sa plateforme baisse malgré d’importants investissements. Même si Disney+ cumule 146,7 millions de clients dans le monde entier, elle n’est pas parvenue à s’imposer dans un marché hautement concurrentiel, toujours dominé par Netflix (238,4 millions) et Amazon Prime (près de 200 millions). Revenu aux commandes, Bob Iger veut baisser les coûts d’acquisition et de fabrication des contenus pour réduire les colossales pertes opérations (512 millions de dollars sur le dernier trimestre).
De fin septembre à fin juin, la plateforme de Mickey et Marvel a perdu 18 millions d’abonnés en tout, principalement à cause du marché indien. Hotstar, la déclinaison locale de Disney, pèse quasiment un tiers du total mondial, mais elle a perdu les droits de retransmission du championnat national de cricket. En Amérique du Nord, le service a enregistré un léger recul de 1 % du nombre d’abonnés, le deuxième consécutif. Disney a vu ses ventes de films et programmes aux cinémas et chaînes de télévision diminuer de 7 % sur un an, à 6,7 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel de l’activité a plongé de 23 %, à 1,9 milliard de dollars. Seuls les revenus des parcs d’attractions, croisières et produits dérivés ont progressé substantiellement, de 13 %, à 8,3 milliards de dollars.
Alors, la souris resserre les vis avec une augmentation mondiale des prix, une offre moins chère mais avec pub en novembre pour 5,99 euros. L’offre avec pub de Disney+ avait déjà été lancée en décembre dernier aux États-Unis (avec une hausse des prix à la clé). L’un de ses principaux rivaux, Netflix, a lancé ce type d’offres dans le monde, ce qui lui a permis de voir son nombre d’abonnés bondir au deuxième trimestre. Cela a rassuré provisoirement Wall Street mais une autre opération d’envergure pourrait voir le jour, en tout cas si l’on en croit le très sérieux « Hollywood Reporter » : le rachat de Disney par Apple.
Un fantasme ou une obligation ?
Bien sûr, l’hypothèse tient encore du fantasme : difficile de croire que l’administration Biden autorise une telle concentration des médias mais Bob Iger, lui-même, rêvait d’une fusion avec la société de Steve Jobs, dans ses mémoires écrites en 2019. Apple n’avait-il pas créé puis vendu Pixar à Disney en 2006 ? Pour le géant de la tech, enquérir Disney aurait du sens pour diversifier ses activités et surtout imposer son prochain casque de réalité virtuelle Vision Pro, qui est l’eldorado de demain. Et il existe une « relation spéciale » de longue date entre Disney et Apple : Steve Jobs a siégé au conseil d’administration de Disney de 2006 jusqu’à sa mort en 2011. Iger a rejoint le conseil d’administration d’Apple peu de temps après la mort de Jobs. Il a démissionné de ce poste le 10 septembre 2019, le jour même où Apple a officiellement annoncé qu’il se lançait dans le secteur du contenu via son service Apple TV +. Enfin, de nombreux dirigeants de Hollywood sont persuadés que seuls trois ou quatre services de streaming survivront à la guerre du contenu qui fait rage.