Le Wonder boy de Hollywood a eu la lourde tâche de réaliser le septième épisode de la saga intergalactique imaginée en 1977 par George Lucas. D’après les premiers avis, tout le monde s’accorde à dire qu’il a gagné son pari.
À bientôt 50 ans, arborant volontiers des lunettes à monture noire, ainsi qu’une chemise texane à carreau, J. J. Abrams apparaît tel un éternel adolescent. Adulé par de nombreux fans de séries télévisées grâce à Alias, Lost, il a fait ses classes à Hollywood dès l’âge de 16 ans, en restaurant et transférant les bobines super 8 réalisées par Steven Spielberg à l’époque où il était étudiant. C’est Kathleen Kennedy qui l’avait alors engagé pour ce travail.
Trente ans plus tard, devenue la présidente de Lucasfilm, c’est également elle qui a pensé à lui pour réaliser le septième volet de Star Wars: Le Réveil de la Force.
Finalement, l’itinéraire fulgurant de cet Américain passionné de cinéma depuis l’enfance n’étonnera personne. C’est à lui qu’on doit le troisième épisode cinématographique de Mission: Impossible en 2005. En 2009, la Paramount lui confie la lourde tâche de dépoussiérer la franchise Star Trek. De son propre aveu: «Au départ, je n’étais pas un fan de Star Trek. Je n’ai jamais adhéré à cet univers. Pour tout dire, je suis passé à côté du phénomène. Quand la Paramount m’a proposé de réaliser un film sur Star Trek, j’ai même commencé par dire non.» J.J.Abrams est plutôt un fan de Star Wars, comme il le répètera tout au long de sa carrière. Pourtant avec Star Trek, il gagne son pari. «Mon but était de capturer l’esprit de la série originale et d’en faire quelque chose de pertinent pour le spectateur actuel, expliquait-il dans les colonnes du Figaro. En revanche, je n’ai pas souhaité que l’on étudie à la loupe les anciens épisodes. Je ne voulais pas être alourdi ou assombri par le nombre faramineux des contraintes à respecter! En fait, nous avons passé notre temps à marcher en équilibre sur un fil tendu entre la fidélité au passé et la liberté d’aujourd’hui.»
Abrams n’aura pas pu résister à l’appel de Star Wars
Entre deux Star Trek, Abrams s’échappe du vaisseau Entreprise, prend ses distances avec l’équipage du captain Kirk et de M. Spok pour réaliser un rêve d’enfance. Avec son troisième long-métrage, le spectaculaire Super 8, il signe à la fois son film le plus personnel, mais aussi un hommage au cinéma de Spielberg. Cependant, il ne peut échapper bien longtemps à l’appel de Star Wars. En 2012, après que George Lucas eut cédé Lucasfilm à Disney, la productrice Kathleen Kennedy est nommée à la tête de l’entreprise, et chargée de remettre en chantier une nouvelle trilogie, celle dont parlait Lucas depuis 1977.
La productrice du Tintin de Spielberg ne mettra pas longtemps à penser au réalisateur de Star Trek into Darknes (2013). Dès le mois de mai 2014, un accord est signé. J.J.Abrams retrousse ses manches. Meme s’il est terrifié par la peur de rater son coup, il sait qu’il ne peut pas renoncer à réaliser ce nouveau Star Wars. Lors du junket de Los Angeles, JJ.Abrams l’a bel et bien déclaré: «Au tout début, lorsque nous avons commencé à réfléchir au projet, la question fondamentale que nous sous sommes posés était: «Que voulons-nous ressentir? Et qu’est-ce que nous voulons que les gens ressentent lorsqu’ils iront voir le film. Ce fut le début de nos conversations. La réponse était: notre envie de retrouver l’esprit de la découverte, l’exaltation, l’euphorie, et la surprise. Les éléments de comédie qu’avaient disséminés Lucas dans ses films, faisaient selon qu’on adorait la saga.» Et Abrams de poursuivre: «Mais dès le départ, la grande affaire fut de trouver une bonne histoire à raconter. Et de redonner au public cette magie, ce sentiment que tout est possible. Par contre, je ne voulais que mon film soit un voyage nostalgique. L’histoire que nous racontons dans l’épisode 7 est inédite.» Maintenant que sort le film, au public de juger si Abrams a su relever le défi…