L’armée soudanaise a annoncé avoir repris le contrôle de plusieurs régions dans les Etats du Nil Blanc, de Sennar et du Nil Bleu, au sud du pays, après des combats avec les Forces de soutien rapide, ont rapporté jeudi des médias citant une source militaire.
Un porte-parole de l’armée, Nabil Abdullah, a déclaré dans un communiqué que les Forces armées soudanaises avaient réussi, « dans une opération simultanée et coordonnée », à neutraliser les Forces de soutien rapide dans plusieurs régions des Etats du Nil Blanc, de Sennar et du Nil Bleu. Il a précisé que l’armée avait « repris de force et avec détermination » les villes de Dali et Al-Mazmoum dans l’Etat de Sennar, ainsi que les régions de Roro, Al-Qarbin et Qali dans l’Etat du Nil Bleu, et les zones d’Al-Jafrat, Al-Melisa et Abu Arif dans l’Etat du Nil Blanc. Avec la reprise des villes de Dali et Al-Mazmoum, l’armée contrôle désormais l’intégralité de l’Etat de Sennar, frontalier du Soudan du Sud, bien que de petites poches de résistance des Forces de soutien rapide persistent dans les Etats du Nil Blanc et du Nil Bleu. En novembre 2024, l’armée avait déjà reconquis la majeure partie de l’Etat de Sennar ainsi que sa capitale, Senga, à l’exception des villes de Dali et Al-Mazmoum. Depuis plusieurs semaines, la zone de contrôle des Forces de soutien rapide a diminué rapidement au profit de l’armée dans les Etats de Khartoum, Al-Jazira, Kordofan du Nord et le Nil Blanc. Dans l’Etat de Khartoum, qui comprend trois grandes villes, l’armée contrôle désormais entièrement la ville de Bahri au nord, la majorité de la ville d’Omdurman à l’ouest, ainsi que 75 % du centre de Khartoum, où se trouvent le palais présidentiel et l’aéroport international. Les Forces de soutien rapide continuent cependant de tenir les quartiers à l’est et au sud de la capitale. Depuis avril 2023, l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide sont engagées dans un conflit meurtrier qui a fait plus de 20 000 victimes, tandis que près de 15 millions de personnes ont été déplacées ou sont devenues réfugiées, selon les Nations unies et les autorités locales.
Pour le CS de l’Onu la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan sont une ligne rouge
Le Conseil de sécurité des Nations unies, a approuvé un communiqué de presse sur initiative du groupe A3+, dans lequel il a réaffirmé son « ferme engagement » pour la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan, et exprimé « sa vive préoccupation » concernant les discussions en cours sur l’établissement d' »une autorité gouvernementale parallèle » dans ce pays. Dans le document approuvé mercredi soir à New York à l’initiative du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana), porte-plume dans le dossier soudanais, les membres du Conseil de sécurité « ont exprimé leur vive préoccupation face à la signature d’une charte visant à établir une autorité gouvernementale parallèle au Soudan », et souligné à cet effet que « de telles actions risquent d’exacerber le conflit en cours au Soudan, de fragmenter le pays et d’aggraver une situation humanitaire déjà désastreuse ».Ainsi, les membres du Conseil « ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan », soulignant aussi que « toute mesure unilatérale qui porte atteinte à ces principes menace la stabilité du Soudan et de la région dans son ensemble », selon le texte. Ils ont appelé les parties au conflit à « rechercher une cessation immédiate des hostilités et à s’engager, de bonne foi, dans un dialogue politique et des efforts diplomatiques en vue d’un cessez-le-feu durable ». Par ailleurs, les membres du Conseil onusien « ont salué l’appel de l’Union africaine (UA) et du secrétaire général de l’ONU à déclarer d’urgence un cessez-le-feu pendant le Ramadhan ».Ils ont, en outre, « réitéré leur appel à toutes les parties pour qu’elles respectent leurs engagements énoncés dans la +Déclaration de Djeddah+ ».
Et ils ont aussi souligné l' »importance d’un dialogue national véritable, inclusif et transparent conduisant à un gouvernement national libre, juste et démocratiquement élu, à l’issue d’une période de transition dirigée par des civils, afin de réaliser les aspirations du peuple soudanais à un avenir pacifique, stable et prospère ».De plus, les membres du Conseil de sécurité « ont exhorté tous les Etats Membres à s’abstenir de toute ingérence extérieure visant à fomenter le conflit et l’instabilité, à soutenir les efforts en faveur d’une paix durable, à respecter leurs obligations en vertu du droit international et à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2750 (2024) », souligne le communiqué. Ils ont également appelé toutes les parties au conflit à « adhérer au droit international humanitaire et à la résolution 2736 (2024) », ajoute le document.
R. I.