La direction générale de la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz), a décidé d’envoyer des agents-contrôleurs pour vérifier les compteurs et prendre la main dans le sac les indus payeurs, les traficoteurs et les escrocs qui font perdre à l’entreprise, déjà en difficulté financière, des milliards de centimes chaque année.
Cette entreprise étatique, après des années passées à peser le pour et le contre, a décidé de s’attaquer par ses racines : des milliers de consommateurs, dans des villas ou dans les quartiers populaires, tripotent leurs compteurs avec des moyens rudimentaires soit pour en freiner le débit de comptage, soit pour l’arrêter carrément.
Le «piratage» ou le «blocage» des compteurs électrique, est un des multiples outils chez beaucoup de consommateurs pour ne pas payer les sommes dues et se contenter de donner des « miettes » pour Sonelgaz. Une pratique courante en Algérie érigée en sport national, contraignant la Société de distribution d’Alger (SDA), filiale de Sonelgaz, a réfléchir sur l’instauration d’un plan de remplacement des compteurs par des nouveaux, qui ne peuvent être facilement tripotés.
Il y a deux années, Sonelgaz avait pensé à introduire une nouvelle technologie qui ne permettrait plus le traficotage des compteurs, et dont le relevé de la consommation ne se fera plus manuellement mais à distance. Chaque compteur est équipé d’un modem qui transfère, en temps réel, toutes les donnés à la société. La facture se fera sur cette base. Mais la high-tech tarde a être généralisée, parce que coûteuse et exigeant une main-d’œuvre qualifiée. En attendant que Sonelgaz trouve la solution, le «piratage» intensif continue ; ce moyen de faire permet à ses consommateurs rusés de faire descendre la facture de paiement des 5000-6000 DA trimestriels à moins de 500 DA. De toute évidence, les factures sont établies sur le comptage des compteurs, mais les agents savent bien qu’il est de l’ordre de l’invraisemblable que de gros consommateurs de gaz et d’électricité, connus pour leur commerce ou leur usage intérieur intensif, ne payent que 500-600 DA/mois. Ce trafic à grande échelle dure depuis des années, notamment dans les quartiers populaires, les cités et les agglomérations urbaines, au vu et au su de tous, mais rien n’a été fait à ce jour. Une source de Sonelgaz dévoilait récemment qu’entre le piratage des compteurs et les impayés, Sonelgaz accusait un déficit de plus de 5000 milliards de centimes, puisque le montant des factures impayées de la Sonelgaz s’élevait à 5000 milliards de centimes en fin de l’année 2016.
F. O.
