Accueil ACTUALITÉ SON PARTI EST PARTANT POUR LES ÉLÉCTIONS : Soufiane Djilali ouvre le...

SON PARTI EST PARTANT POUR LES ÉLÉCTIONS : Soufiane Djilali ouvre le feu sur les boycotteurs

0

Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a annoncé hier la participation de son parti aux prochaines élections législatives, ainsi convaincu que c’est la seule solution pour sortir de la crise actuelle. En revanche, il avertit contre le vide politique et lequel ouvre les portes à un retour en force des partis «Bouteflikien» le 12 juin prochain. Dans une conférence de presse tenue au siège de son parti à Zéralda, Soufiane Djilali s’est attaqué frontalement aux partisans du désordre dans le pays et ailleurs, précisant que certaines voix, sans les nommer, installées à l’étranger, prétendaient représenter le Hirak, ont exclu de la scène politique nationale tous ceux qui veulent ainsi que des personnalités politiques et des partis qui s’opposaient avant même le 22 février 2019, et cela à cause d’une position ou d’opinion. Ces derniers tentent, indique Djilali, avec tous les moyens possibles et poussent les jeunes à prendre des positions radicales qui menacent la sécurité du pays. Pire encore, ces mêmes individus défendent les positions des pays ennemis de l’Algérie, et attaquent les anciens opposants à travers la diffamation et le boycott de toutes les élections. Ce sont des « alliés de l’ancien système », a-t-il qualifié. Évoquant sa participation aux législatives, Soufiane Djilali a affirmé que Jil Jadid est devenu « le principal » représentant démocratique dans le prochain scrutin en absence des autres partis. « Nous avons décidé de rentrer dans les élections pour défendre, en toute liberté, les revendications du Hirak, la démocratie et notre programme», a-t-il suggéré. « Nous avons espéré que d’autres partis adhèrent à ce processus. J’espère que les intellectuels ainsi que les activistes de la région la plus connue par sa démocratie (Kabylie, ndlr) concrétisent la démocratie sur le terrain lors de ce rendez-vous et respectent le choix des citoyens, chacun ses positions », a plaidé Djilali, justifiant que « le boycott est un choix, la participation aussi. Il faut changer les mentalités, et la classe politique doit travailler pour l’unité de la société algérienne ».

« 25 000 signatures dans plus de 30 wilayas »

Concernant les préparatifs du parti à cette échéance électorale, le même responsable politique a déclaré que du côté technique les listes comportent des cadres et des militants de Jil Jadid, ainsi que des citoyens qui ont participé au Hirak « convaincus de notre feuille de route ». Il en veut pour preuve, le parti a récolté 25 000 signatures dans plus de 30 wilayas. Parlant des boycotteurs, Soufiane Djilali a affirmé à plusieurs fois qu’il ne condamne pas cette position et qu’elle reste un choix. Sauf que, la non-participation de certain est comme une fuite en avant, afin de ne pas assumer ses responsabilités, cherchant le populisme. « Nous sommes dans une période de transition dans la pratique politique et non pas institutionnelle. Les partis doivent attirer les compétences de la société civile et commencer un nouveau chemin, afin de réaliser le changement progressif », a-t-il fait comme appel. Pour le chef de Jil Jadid, comment se fait-il que les partis boycotteurs refusant de participer « ont accepté d’être présents (…) dans l’institution de l’ancien régime ? », s’interroge-t-il. « Il faut construire une action politique dans le temps, il faut défendre ses valeurs, un projet de société, et faire un travail de prise de conscience et de formation et non pas seulement sortir avec des slogans et des positions parfois non concrètes. Jil Jadid avait, dans le passé, boycotter les législatives de 2017, mais aujourd’hui les conditions ont changé et le contexte politique a changé», a-t-il ajouté. D’ailleurs, et dans le même registre, Djilali estime que le courant démocrate « payera d’une manière ou d’une autre » cette stratégie, espérant qu’avec des listes indépendantes, beaucoup se définissent comme des gens démocrates, pour avoir un minimum d’équilibre.

Vers un taux de participation « faible »
Quant au résultat des élections et le taux de participation, le même responsable politique a indiqué qu’à cause de « la crise politique de légitimité et de confiance que vie actuellement l’Algérie », il ne faut pas espérer un taux de participation élevé. Et pour cause, indique-t-il, même si la participation « ne dépassera pas les 8 millions ça serait normal », et qu’il donnera « de la légitimité aux législatives. Ça reste mieux et plus légitimes d’avoir des institutions installées ». Faisant le parallèle avec le Hirak, Djilali explique « en février 2019 les gens sont sortis dans la rue en millions, maintenant le Hirak ne compte que des dizaines de milliers et ces gens ne représentent pas la majorité du peuple. Il y a beaucoup qui hésitent quant à la participation, à cause de la perte de la confiance qui va être récupérée progressivement ».

« Si le courant islamiste gagne, personne ne pourra contredire »
Selon l’analyse du président de Jil Jadid, la scène politique actuelle est malheureusement divisée, entre une masse consciente de la gravité de la situation qui a une volonté de sortir de la crise d’une manière fluide et progressive, acceptant le dialogue et le renouvèlement des institutions dans des conditions qui apporteront un vrai changement. En revanche, il y a certains qui refusent radicalement tout travail dans le cadre de la nouvelle Constitution, revendiquant un changement à base d’une philosophie qui ne contient aucune proposition concrète se limitant à des slogans de la rue, allusion aux adeptes de la transition. Selon Djilali, ces derniers ont, par le passé, participé dans les institutions et aux élections, et défendaient le président déchu, directement ou indirectement. « Aujourd’hui elle prend la partie des opposants », a-t-il critiqué. Par ailleurs, le président de Jil Jadid déplore le fait que la scène politique du 12 juin comporte des partis « Bouteflikiens », pour ne pas dire les FLN, RND, TAJ…, lesquels « géraient le pays et dilapidaient les richesses », à cause du vide politique créé par les boycotteurs et la majorité observatrice. Quant au courant islamique, qui « a le droit de défendre ses opinions », et sans plus détailler, le président de Jil Jadid dira que si les partis islamistes gagnent aux élections législatives dans le cadre de la loi et de la Constitution « personne ne pourra contredire, car c’est le chemin vers la démocratie ».
Sarah Oubraham

Article précédentSUITE À L’ANNULATION DE LA VISITE DE JEAN CASTEX EN ALGÉRIE / Paris : « il faut apaiser tout cela »
Article suivantLES PROPOS DU COACH HALILHODZIC LUI SONT RESTÉS EN TRAVERS DE LA GORGE : Le Makhzen actionne Lekdjaâ contre l’Algérie