Son principal concurrent, Djamel Benhamouda, a été « éliminé » sous prétexte qu’il était soupçonné d’être porteur du virus du corona. Cette décision, cependant, sonne faux aussi bien parce que le document médical relevant la température corporelle du concerné ne relève aucune anomalie, que cette candidature aurait pu être maintenue même en l’absence de ce dernier.
Bref, ce parti, qui nous a déjà habitués aux coups d’État scientifiques, dont il a seul le secret, semble avoir exploré une nouvelle forme de pratique politique, celle du coup d’état… médical ou sanitaire. De fait l’adversaire le plus sérieux de l’actuel secrétaire général de l’ex-parti unique, dont notre journal avait également avancé le nom dans son édition de la veille, a purement et simplement été empêché de prendre part à la rencontre qui a eu lieu ce samedi à huis-clos au centre international des conventions de Club des Pins. Motif invoqué, le concerné, Djamel Benhamouda en l’occurrence, est soupçonné d’être porteur du virus du corona, en dépit de ses véhémentes dénégations et du certificat médical produit par lui, dans lequel sa température corporelle parait parfaitement normale. Or, le responsable de l’établissement hospitalier El-Hadi Flici, où a été admis le concerné, ne l’entend pas de cette oreille. Dans son rapport, dont nous nous sommes également procuré une copie, il est fait état de « symptômes apparents », mais dont aucun détail ne nous est fourni la « nécessité de procéder à des analyses plus approfondies » et, celle, plus importante que toutes, de rester chez soi un minimum de 48 heures. Sic ! Cette durée, loin d’égaler celle du confinement obligatoire en cas de doute qui est, elle, de 15 jours, égale tout juste le temps qu’ « il a fallu aux membres du Comité central du FLN de se doter d’un nouveau secrétaire général, dont le nom état connu d’avance, et sans que l’on ne nous dise un seul mot sur le toujours et actuel président de ce parti, Abdelaziz Bouteflika en l’occurrence. Toujours est-il que M. Abou El Fadl Baâdji a été plébiscité samedi-soir en qualité de nouveau Secrétaire général du parti FLN par la majorité des membres du Comité central du parti, réuni au Centre international des Conférences (CIC) au Club des Pins (Alger). Avocat de formation, Abou El Fadl Baâdji avait occupé plusieurs postes au sein du parti, dont celui de membre du bureau politique. Au cours de cette séance, une résolution politique a également été adoptée sur le report, à une date ultérieure, du 11ème Congrès du parti, initialement prévu le mois d’avril dernier. À l’issue des travaux, le nouveau patron du FLN a tenté de justifier cette prise de pouvoir en expliquant que « la réunion de ce Comité central est légale », puisque, selon lui, elle s’est tenue « en présence de 368 membres », ce qui témoigne, a-t-il dit, « du sens de responsabilité des membres de cette instance. Le concerné a été plébiscité au poste de Secrétaire général par « la majorité des membres présents à l’exception de 11 d’entre eux ». « Fortement impacté par les crises, le FLN a rendez-vous avec plusieurs grands chantiers », a-t-il conclu, développant des éléments de langage quasi-similaires à ceux de son vis-à-vis du RND, lui aussi autorisé à tenir congrès en pleine pandémie et de lutte tous azimuts contre le coronavirus.
Mohamed Abdoun